Moussa Dadis Camara qui répondait par oui ou non aux avocats de sa défense a fait face à Maître Paul Yomba Kourouma, avocat de Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba. L’avocat a commencé par préciser que Moussa Dadis n’est pas dans cette salle en qualité de Président, c’est un simple citoyen. Ensuite, il pose la question de savoir quelle comparaison, Dadis fait-il entre le tribunal qui est en train de le juger et ses Dadis Show. Cela n’a pas été du goût de l’accusé qui a dit que c’est une manière de le frustrer.

Et Maître Yomba Kourouma de poursuivre : « Vous connaissez Foromo ? » «Je ne connais pas Foromo. Il y a plusieurs Foromo, c’est votre client qui a parlé de Foromo. Peut-être, si on l’amène devant ce tribunal, je pourrais voir de qui il s’agit. Il y a plusieurs Foromo chez nous ».

 L’avocat prend Dadis aux mots qui aime citer Machiavel qui disait qu’au lieu de tuer tous les jours une personne, il faut tuer beaucoup de personnes à la fois. Ce n’est pas ce que vous avez fait le 28 septembre 2009 ?, demande l’avocat. Est-ce que vous n’étiez pas au stade du 28 septembre à  Marocana où vous avez aménagé ? Dans votre bureau, est-ce que vous n’aviez pas une issue de secours où vous êtes sorti pour aller aménager à Marocana, alors que les gardes attendaient en vain ? A toutes ces questions, Moussa Dadis Camara répond que « ce sont des allégations ».

Avant de dire qu’il n’est pas prêt à une confrontation, parce qu’il (l’avocat) peut fabriquer des menteurs. « Vous êtes venu pour perturber l’audience », réagit capitaine Dadis. L’avocat insiste que c’est Moussa Dadis qui aurait orienté le massacre. Même qu’il aurait téléphoné à Marcel, pour lui dire de  poursuivre Toumba Diakité et le tuer lorsqu’il transportait les leaders à l’hôpital. L’accusé rétorque que Paul Yomba est en contradiction avec lui-même. Malgré les écarts de langage et autres attaques et contre-attaques, l’avocat demande pourquoi Marcel et Tiegboro se sont retrouvés à la clinique Ambroise Paré armés, munis d’explosifs ?  «Question imaginaire,  allégations,  je n’ai pas de réponse à cette question », répond Moussa Dadis Camara.

Par rapport à la gestion des corps des victimes du 28 septembre 2009, l’ancien chef de la junte dit qu’il n’a vu aucun corps. Qu’il a été juste informé qu’il y a eu 57 corps, pas plus.

Plusieurs fois le président du tribunal est intervenu pour ramener les deux à l’ordre, pendant qu’ils se lançaient des piques. L’audience a été renvoyée à demain, 17 janvier pour la suite du procès.

Ibn Adama