Impliquer le général Sékouba Konaté dans le massacre de 2009 et soutenir la thèse de complot sont les thèses défendues par l’avocat de capitaine Dadis, Me Pépé Antoine Lama, dans le procès du massacre du 28 septembre 2009. Me Lama a commencé par demander à son client la nature des accords de Ouagadougou qui ont permis au général Sékouba Konaté de diriger la transition guinéenne de fin 2009 à fin 2010. Des accords que le capitaine Dadis dénonce, les qualifiant de «faux accords ».
L’avocat poursuit en disant qu’après la passation du pouvoir, le général Sékouba avait, en plus d’abandonner Dadis Camara, coupé les privilèges et écarté les proches de ce dernier. Maître Pépé Antoine Lama a produit une conversation audio dans laquelle l’ex-ministre Secrétaire général à la présidence, Naby Youssouf Kiridi Bangoura, avait dit que c’est grâce au général Sékouba Konaté que le président Alpha Condé avait obtenu le pouvoir. L’avocat évoque aussi un audio de Sidya Touré qui confirmerait la thèse du complot ourdi contre son client. Que celui-ci aurait dit : «Pourquoi Sékouba Konaté s’est rendu à Macenta, c’est parce qu’il savait ce qui allait se passer ». Même que « tous pensaient que le problème était Moussa Dadis, mais après, ils se sont rendus compte que ce n’était pas moi. De la même manière j’ai été roulé dans la farine, c’est de la même manière ils ont été roulés dans la farine ».
Dans le cadre du prolongement du complot, Maître Pépé Antoine Lama, argue que Maître Hamidou Barry, l’un des avocats de la partie civile, avait affirmé dans la salle que la FIDH, l’OGDH et l’AVIPA s’étaient opposées à une plainte contre Sékouba Konaté. Et de poser la question de savoir si ces organisations sont dans ce dossier pour rechercher la vérité. Il demande ensuite au capitaine Dadis s’il savait que c’est le rapport de l’OGDH que la commission internationale d’enquête de l’ONU avait recopié. Moussa Dadis réitère qu’il n’y aurait jamais eu justice, pour autant de temps qu’Alpha Condé aura dirigé la Guinée.
D’ailleurs, tous les proches d’Alpha Condé n’auraient pas été entendus par les juges d’instruction, soutient l’avocat. Là, l’accusé Dadis le recadre, en lui demandant de ne pas accuser la justice, puisque c’est le régime défunt qui l’avait piétinée. « Grâce au Président Mamadi Doumbouya, il y a eu la justice. Je le remercie pour cela », a dit capitaine Moussa Dadis Camara qui fait toujours face aux questions de ses avocats. A suivre…
Ibn Adama