Au bout de trois jours d’audition à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie à Kaloum, Abdourahamane Sanoh, ancien Coordinateur national du FNDC, Front national pour la défense de la Constitution, a été finalement déféré ce 6 janvier au parquet du tribunal de première instance de Mafanco. Selon une source proche du dossier, il a été inculpé pour «participation délictueuse à une réunion non-déclarée», sur la base de l’article 621 du Code pénard qui stipule : «Doivent faire l’objet d’une déclaration préalable, toutes réunions publiques, tous cortèges et défilés et, d’une façon générale, toutes manifestations sur les lieux et voies publics. »

Son audience au tribunal de Mafanco démarrera lundi 9 janvier, en procédure de flagrant délit. D’ici-là, Abdourahmane Sanoh rentre, libre. Selon notre source, la réunion reprochée à l’activiste tendait à mettre sur pied le « Mouvement citoyen pour la République ».  

Dans un communiqué du 5 janvier, la Coordination nationale du Front s’est dit «outrée par la convocation sans aucune base légale» de son ancien coordinateur national à la Direction des investigations judiciaires de la Gendarmerie nationale (…) Sans aucun motif valable, les officiers de la police judiciaire aux ordres de la junte militaire reprochent à l’ex coordinateur du mouvement citoyen le déploiement de ses activités de conscientisation citoyenne qui a toujours été l’activité phare de M. Sano. Le FNDC rappelle aux autorités de la Transition, avant leur intrusion sur la marche du pays, la Guinée a ratifié de nombreux traités qui sanctuarisent les libertés individuelles et de réunion », rappelle le communiqué.

Le FNDC avait attiré l’attention de l’opinion publique nationale et internationale des «agissements rétrogrades de la junte qui constituent une terrible régression pour la Guinée. Il est urgent de sonner la fin de la récréation», déclare le FNDC.

Depuis son départ du FNDC en février 2022, Doux-rat Sanoh a gardé profil bas. Complètement disparu des radars médiatiques, le farouche opposant au 3è mandat d’Alpha Grimpeur renoue avec les ennuis judiciaires. Dans la lutte du FNDC pour le retour à l’ordre constitutionnel et la dénonciation de la gestion «unilatérale» de la Transition, Sanoh s’est muré plutôt dans le silence.

Il n’aurait pas dénoncé la détention « arbitraire » de son successeur, Foniké Mengué et d’Ibrahima Diallo, le chargé des opérations du Front. Ça va barder !

Yaya Doumbouya