La colère de Mohamed Mara en studio par rapport au cas de la citoyenne guinéenne violentée à l’aéroport Blaise Diagne de Dakar est compréhensible pour moi tout comme pour beaucoup de personnes qui se sont indignées de la manière dont cette dame en état de famille a été traitée. Mais ce qui fait plus mal dans tout cela, c’est quand j’apprends que la victime devait comparaître devant un juge d’instruction pour s’expliquer sur son acte qualifié d’offense à la souveraineté de l’État sénégalais. Depuis, je n’ai de cesse de lire le code pénal sénégalais qui est muet là-dessus. Il s’agit-là d’un défoulement exprimé à l’égard d’une compagnie qui a manqué à son obligation (non-respect de timing pour offrir ses services en temps réel).
Donc, régler cette affaire déclamatoire dans un sens contraire à celui qui serait convenable est une violation inconsciente et/ou à dessein du contrat entre un service public de l’État à caractère industriel et commercial à l’égard des tiers. Ce qui est révélateur d’un manque de respect sérieux à l’égard des usagers de cette compagnie qui devraient être traités comme des rois que comme des simples sujets à qui l’on reprocherait de s’être comportés comme de potentiels terroristes.
Si le droit est saisi par la politique, alors le patron de la diplomatie guinéenne doit énergiquement s’y mettre, travailler pour que cette ressortissante entre au pays.
Cheick Sylla