Un yacht et deux propriétés appartenant au vice-président de Guinée équatoriale ont été saisis en Afrique du Sud dans le cadre d’un jugement sur une affaire d’arrestation illégale et de torture d’un homme d’affaires sud-africain, a indiqué lundi l’avocat de ce dernier.

« Deux maisons ont été saisies au Cap il y a deux semaines et un yacht de luxe mardi dernier », a déclaré lundi à l’AFP Errol Eldson, l’avocat de l’homme d’affaires sud-africain Daniel Janse van Rensburg. Les deux propriétés des quartiers huppés du Cap et le bateau de 67 mètres amarré dans la ville côtière doivent être vendus aux enchères.

En 2021, un tribunal sud-africain a condamné Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président et fils du président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, à verser plus de 2 millions d’euros (40 millions de rands) de dommages et intérêts à Daniel Janse van Rensburg. Ce dernier avait porté plainte pour avoir été détenu illégalement et torturé pendant 491 jours dans une prison du petit pays d’Afrique centrale riche en pétrole.

L’homme d’affaires avait obtenu un contrat en Guinée équatoriale « pour créer une compagnie aérienne », selon son avocat. Alors que « les avions étaient prêts à voler », l’homme politique équatoguinéen qui l’avait embauché, Gabriel Angabi, a fait volte-face en déclarant vouloir annuler le projet et réclamer un remboursement, selon l’avocat.

Le Sud-Africain n’étant pas en mesure de rembourser, M. Angabi « a décroché le téléphone et appelé le vice-président Obiang. Dans les dix minutes, les forces d’intervention rapide étaient là », a raconté l’avocat. « Ils ont pris Daniel et l’ont jeté dans la prison de Black Beach », dans la capitale Malabo.

« Ce qui était censé être un court voyage d’affaires en Guinée équatoriale s’est transformé en descente aux enfers », a écrit Daniel Janse van Rensburg dans un livre publié en septembre 2022 sur l’affaire datant de 2013.

Contacté par l’AFP, l’avocat du vice-président n’a pas souhaité faire de commentaires. La Guinée équatoriale est dirigée depuis 1979 par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Le régime est accusé de réprimer toute opposition et blâmé pour une corruption endémique.

Le fils du président a été condamné en 2021 en France à la prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende, ainsi qu’à la confiscation de son luxueux patrimoine dans le cadre des affaires de « biens mal acquis ».  

Avec AFP