Après le break de la semaine dernière suite aux cas de décès survenus lors de la manifestation du FNDC, l’assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG a repris ce 25 février. À l’ordre du jour, l’exil de Cellou Dalein Diallo, le président du parti, le dialogue politique, les sanctions de la CEDEAO contre la junte.
Cellou Dalein Diallo vit à l’étranger depuis le 6 avril 2022. Le président de l’UFDG a préféré mettre le voile après que le CNRD a décidé de lui retirer sa maison de Dixinn-port, de le trimballer devant la CRIEF pour l’affaire Air Guinée. Depuis, personne ne sait quand l’opposant remettra le pied en Guinée. Mais pour Hadja Maïmouna Diallo, la vice-présidente du Comité des femmes, Cellou Dalein est loin de lâcher prise : « Il est certes contraint à l’exil, mais il est encore déterminé à conquérir le pouvoir. Il sera bientôt au Palais Sékhoutoureya.»
En marge du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie), les dirigeants de la CEDEAO ont planché sur les transitions au Mali, Burkina Faso et en Guinée. La conférence des Chefs d’État a non seulement maintenu les sanctions prises contre les dirigeants de ces trois pays, mais pour ce qui est de la Guinée, ils interdisent désormais aux membres du gouvernement de voyager dans l’espace CEDEAO. Une façon pour l’Organisation sous régionale de rappeler à l’ordre le CNRD qu’elle accuse de faire cavalier seul dans la mise en œuvre du chronogramme des 24 mois. Cellou Baldé, coordinateur des fédérations de l’intérieur de l’UFDG, estime que « l’offensive souterraine, mais efficace de Cellou Dalein Diallo et de Sidya Touré a porté ». Il salue également la détermination de l’organisation ouest-africaine à ramener la transition sur les rails : « Une rectification importante a été apportée à la transition en cours, parce qu’il y a quelques jours, des opérateurs politiques étaient en train de se bomber le torse, se taper la poitrine, en étant plus royalistes que le roi, pour dire qu’il n’y aura jamais de dialogue dans ce pays et que le dialogue est derrière nous, que toutes les portes sont fermées, que l’UFDG s’est auto exclue, qu’il est mort et que ses responsables n’ont que leurs yeux pour pleurer».
Le porte-parole du gouvernement dit en longueur de journée que le dialogue politique inter-guinéen est un souvenir, ce n’est pas tout à fait le même discours chez certains responsables de cette transition. Après le président du CNT, c’est le Premier ministre, Bernard Goumou qui tend à nouveau la main à Cellou Dalein Diallo et compagnie. Cellou Baldé salue la « clairvoyance et la prise de conscience des autorités de la transition qui ont affirmé haut et fort que les portes du dialogue restent ouvertes, qu’ils vont faire en sorte que l’article 77 de la Charte de la transition soit respecté». Selon lui, cette posture du PM constitue «un désaveu pour les opérateurs politiques, les marchands d’illusions qui ne veulent pas qu’il y ait la paix et la stabilité dans notre pays».
Ces opérateurs politiques, selon Cellou Baldé, ce sont ces politiciens qui rôdent autour du CNRD et qui chercheraient à lui faire croire que l’UFDG, l’UFR et compagnie ne valent plus rien : « Quand on dit forces vives, c’est le poids. Cela veut dire que ce sont les partis politiques et les organisations de la société civile auxquels les Guinéens font confiance… Il y a des opérateurs politiques qui confondent partis politiques et entreprise… Ils n’ont aucune base électorale, mais ils prennent d’assaut les médias. C’est comme ça ils existent. Ils se font voix de toutes les causes peu honorables. Ils sont même en train de se positionner en cabinets de marketing politique, pour des régimes en quête de légitimité».
Yacine Diallo