Le courant ne passe plus entre docteur Makalé Traoré et certains partis politiques, notamment l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Ce parti n’a pas digéré la dernière sortie médiatique de la médiatrice. Les responsables de l’UFDG l’ont fait savoir à l’occasion de leur assemblée générale de ce 11 février.

Le CNRD cherche à «mettre en œuvre» les conclusions du cadre du dialogue dit inclusif tenu entre novembre et décembre 2022. L’ANAD, le FNDC, le RPG arc-en-ciel et alliés…, n’ont pas pris part à ce cadre, et ils tentent d’obtenir un nouveau round avec les autorités de la transition pour définir des termes clairs du retour d’un civil au pouvoir. Cela ne semble pas à l’ordre du jour, chez la junte tout comme chez les facilitatrices. Invité de l’émission Mirador de la radio FIM FM le 9 février, docteur Makalé a émis quelques réserves sur l’ouverture d’un nouveau cadre du dialogue, notamment à l’extérieur du pays. Elle demande aux absents de rejoindre le cadre actuel. Sa sortie a eu le don d’ulcérer certains responsables de l’UFDG qui mettent en cause la neutralité de Makalé Traoré : « Ce ne sont pas les acteurs politiques qui ont demandé la tenue de ce dialogue à l’extérieur du pays, c’est la CEDEAO. Nous sommes demandeurs, nous sommes prêts à aller n’importe où pour ce cadre. Cela peut-être en Guinée ou à ailleurs. Cette mise au point est importante, parce que cette communication de la facilitatrice ne peut avoir que des velléités de déstabilisation ».

Ce n’est pas le seul passage de Makalé Traoré qui a provoqué l’ire des responsables et militants de l’UFDG. L’ex patronne du parti PACT se dit favorable à une sorte de dégagisme des leaders politiques avancés en âge, pour « laisser la place à la jeune génération ». Pour Fodé Oussou Fofana, tout est clair à l’UFDG : « Notre candidat, c’est Cellou Dalein Diallo. J’ai entendu parler de dégagisme, peut-être qu’ils vont dégager dans les autres partis politiques, on ne dégage pas à l’UFDG ». Le vice-président rappelle qu’il y a des mécanismes bien établis pour choisir un candidat à une élection : « Celui qui pense qu’il est fort, capable d’être à la tête de l’UFDG, n’a qu’à faire sa campagne et participer au congrès du parti. Ce n’est pas quelqu’un d’autre qui va décider à notre place ».

Fodé Oussou Fofana a, par ailleurs, décoché des flèches contre le ministre porte-parole du gouvernement. Ousmane Gaoual Diallo, exclu de l’UFDG depuis quelques mois, ne manque pas l’occasion pour descendre ses anciens partenaires. Oussou Fofana siffle la fin de la récréation : « Quelqu’un a dit que nous ne sommes pas amis. Moi, je ne peux pas être ami avec celui qui déteste Cellou Dalein. Comment peux-tu te retourner contre le président du parti et des militants qui ont fait de toi ce que tu es ? Tu te mets à rigoler sur ma maladie, cela ne montre rien d’autre que ta haine et ton manque d’humanisme. Il faut que cela s’arrête. Nous avons donné des instructions fermes, tu touches à un cheveu d’un membre de l’UFDG, nous allons réagir ».

Fodé Oussou Fofana classe Ousmane Gaoual Diallo parmi les politiciens qui ne « veulent pas que la transition se termine. Il sait que quand elle se termine il n’aura plus rien. Il veut que la transition continue indéfiniment ». Le combat ne fait que commencer.

Yacine Diallo