Le Front national pour la défense de la Constitution appelle le populo à battre le pavé ce 16 février, dans le grand Cona-cris. Le FNDC et ses partisans entendent protester contre la “gestion unilatérale de la transition, la détention illégale de leurs responsables et de certains acteurs politiques…” Des échauffourées sont en cours dans plusieurs quartiers de la banlieue de Cona-crime, notamment à Wanindara où de violents accrochages éclatent entre manifestants et agents des forces de défense et de sécurité.

Le FNDC avait averti que la journée du 16 février allait être sans repos pour les farces de l’ordre et les autorités de la transition qui interdisent toute manifestation sur la voie publique. Les pandores, flics voire bidasses sont aux prises, depuis plusieurs heures, avec des jeunes surchauffés, déterminés à exprimer leur mécontentement, quant à la conduite actuelle de la transition. Dans les quartiers Kobaya et Wanindara, les accrochages sont sans répit. Tout a commencé hier aux alentours de 20h. Des flics ont effectué des descentes dans les quartiers, dit-on, à la recherche de jeunes leaders suspectés de conduire la manif de ce jeudi. Ils ont affronté les jeunes jusque dans les bandes de minuit. La Transversale n°5, reliant Wanindara à Kobaya, a été barricadée.

Tôt ce matin, un dispositif sécuritaire important se déploie entre la T5 et Enco5. Une dizaine de pick-up de la flicaille, deux remplis de pandores visibles entre le Carrefour-marché et Château, et deux autres teufteufs des bidasses stationnés au rond-point de la T5. Les manifestants ne sont guère impressionnés.  Aux environs de 10h, ils relancent les hostilités au Carrefour-marché. Très nombreux, ils affrontent flics et pandores par des jets de pierres, ces derniers, en signe de représailles, pulvérisent le quartier de gaz lacrymogène. Mais au bout d’une heure, ils sont débordés et prennent la poudre d’escampette. Les jeunes, des ados pour la plupart, investissent la grande route, y règnent en maîtres absolus pendant une bonne vingtaine de minutes. Le renfort déployé par la flicaille n’a rien pu faire.

Dans le sauve qui peut, un jeune membre d’une ONG, venu jouer les observateurs, voit des jeunes partir avec sa moto. Il a fallu la mise en marche des éléments de l’armée, avec des tirs nourris, pour que les manifestants se retranchent à nouveau à l’intérieur du quartier.

Au moment où nous mettions en ligne cette dépêche, il n’y avait pas encore de cas d’arrestations. L’armée avait quitté les lieux, mais la circulation est quasi à l’arrêt. Seuls quelques motards se hasardent à emprunter la route. Les échauffourées se poursuivent. Entre Wanindara et la T6, boutiques, magasins, stations-service et pharmacies sont fermés. Au marché d’Enco5, quelques étalagistes sont visibles, certaines boutiques ouvertes. C’est la paralysie, quoi !

Yacine Diallo