La manif du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) pour, entre autres, la libération sans condition de ses leaders, le retour à l’ordre constitutionnel, a éclaté à 23 heures, dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 février, dans la zone de Koloma.
Des jeunes en colère s’en sont pris aux passants, les dépouillant de leurs biens. Comme d’habitude. Ils ont aussi déversé des ordures sur la chaussée. Jusqu’à 4 heures du matin, on entendait des cris et des détonations de bombes lacrymogènes tirées par les agents déployés sur l’Axe Leprince.
A 8h passées, dans un café du coin, des pères de familles se lamentent devant la scène de trouble créée par des marmots. Un peu plus tôt, à 6h, la tension avait baissé. Sauf que la circulation sur Leprince (Bambéto-Cosa) est complètement coupée. A 8 heures, elle a repris. Timidement, avec quelques motards téméraires, de rares teufteufs.
A 9 heures, les accrochages entre manifestants et agents des farces de l’ordre ont repris à Bomboly. Également, la tension était perceptible à Koloma, où étaient aux aguets les forces de l’ordre.
Plusieurs jeunes y ont été arrêtés, selon des témoins. Un parmi eux a réussi à se tirer des griffes des forces de l’ordre. « Il a été arrêté de force, la tête vers le bas, les pieds en l’air. Il a été traîné par terre, avant d’être jeté dans le pick-up. Là, le jeune s’est débattu pour descendre, avant de s’enfuir à bord d’une moto », raconte une nénette, rencontrée au Carrefour-Cirage.
A Koloma, où la tension est perceptible, le marché des petits condiments fonctionne.
Au Camp-Carrefour (au niveau de l’entrée du camp Alpha Yaya Diallo sur Leprince), un important dispositif de sécurité. Plusieurs pick-up, phares allumés, sont prêts à intervenir.
Au carrefour-Cirage, aucun accrochage. Un pick-up de bidasses coopératifs, pour l’heure, gère le coin. Toutefois, deux pandores armés de nombreuses bombes lacrymogènes visibles au niveau de leurs ceinturons, bougent dans tous les sens, à tout moment. Ils brandissent ces armes aux curieux.
Dans les coins, le commerce est hermétiquement fermé. Les ateliers de soudure, couture, menuiserie, les pharmacies, sont rideaux baissés.
Vers 10 heures, de teufteufs de particuliers ainsi que ceux du transport en commun (taxis) ont repris. Pour une vingtaine de minutes. Injures et accrochages reviennent, notamment à Bomboly, où trois pick-up de pandores croisent le fer avec les jeunes manifestants. C’est jets de pierres contre bombes lacrymogènes.
Déterminés à rétablir la circulation, les pandores postés au Carrefour-Cirage exigent aux automobilistes et aux motards de ne pas rebrousser chemin. Ce qui n’est pas sans effrayer les autres usagers de la route. Mais ils aperçoivent la fumée mêlée à la détonation des bombes lacrymogènes, non ? Les conducteurs hésitent à continuer. « Quittez, si vous ne voulait pas continuer ! Dégagez ! », gronde un pandore. Le désordre et la panique s’installent.
Yaya Doumbouya