Faute d’affluence, la salle de réunion du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) a servi de cadre à son assemblée générale hebdomadaire du samedi 12 février, tenue à son siège de Nongo, commune de Ratoma. Le MoDel, l’une des ailes politiques du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), s’est prononcé sur la manifestation projetée le 16 février.
Le vice-président du parti, Mamadou Lamarana Barry, a présidé la réunion. Il a réitéré l’engagement du MoDeL à accompagner la « manifestation pacifique » du FNDC prévue le 16 février dans le grand Conakry. «Le MoDeL, c’est le FNDC, sauf s’il se dissocie des hommes politiques, sinon nous sommes politique. En plus, le FNDC est devant, mais ce sont les hommes politiques qui manifestent. Au-delà de tout cela, le FNDC reste un état d’esprit même si nous ne sommes pas militants d’un parti ou militant du FNDC. Comme c’est un état d’esprit, en tant que Guinéens, nous luttons tous pour la bonne cause. Je suis libre de manifester le 16 février prochain. Pour le moment, nous accompagnons le FNDC dans toutes ses démarches, à moins qu’il décide de nous dissocier», a déclaré le vice-président.
Bien qu’il soit déterminé à accompagner la marche, le parti dit ignorer les mesures prises pour la sécurité des manifestants et appelle ses militants à la vigilance. «A ce que je sache, nous ne sommes pas au-devant de l’organisation de cette manifestation. Donc, tout ce qui est pris comme stratégie, adopté par les organisateurs pour éviter ceci ou cela, nous ne sommes pas très imprégnés. Cela revient à la société civile, mais nous allons observer (…). En attendant, nous demandons à nos militants le pacifisme. Dès qu’ils constatent un quelconque débordement, ils doivent se retirer, parce que nous savons tous que les manifestations en Guinée ont toujours été émaillées d’incidents. On ne peut pas attendre après la violence et compter sur notre justice que nous connaissons tous, il n’y a jamais eu de justice pour les personnes tuées lors des manifestations précédentes. Nous participons, parce que c’est légal, mais soyons très vigilants», a lancé M. Barry
Pour Thierno Madiou Diallo, chargé à la communication du parti, cette autre manifestation intervient dans un contexte difficile. «On n’a aucune garantie que cette manifestation sera pacifique, jusqu’aujourd’hui, la manifestation reste interdite. Le FNDC reste toujours dissout par le gouvernement, il a été décidé d’accompagner la marche, mais la garantie réelle n’existe pas. Les communications continuent et dès lundi (13 février Ndlr), il y en aura d’autres aussi. On en saura plus en fonction de la réponse du gouvernement. Pour le moment, c’est compliqué déjà de tenir des réunions entre les leaders, d’autres sont en prison, en exil (…). Mais rien n’empêche aujourd’hui de lancer des manifestations, soyons juste sur nos gardes», a-t-il conseillé.
Kadiatou Diallo