Ce 6 février, dans un courrier adressé au ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), la Coordination nationale des enseignants contractuels de Guinée (CNECG), menace de débrayer. Elle accorde dix jours au gouvernement de Bernard Goumou pour satisfaire à ses revendications, faute de quoi, une grève générale illimitée sera déclenchée sur toute l’étendue du territoire national.
Alsény Mabinty Camara (coordinateur de la CNECG) et ses camarades exigent du gouvernement la prise en compte des enseignants contractuels de Conakry, ceux de six sous-préfectures dans les préfectures de Siguiri, Dalaba, Télimélé, Mamou, Labé, non-enrôlés, ainsi que les membres du bureau des contractuels de N’Zérékoré. La Coordination exige également le «paiement immédiat» de quatre mois d’arriéré de salaire (octobre, novembre et décembre 2022 et janvier 2023) à tous les enseignants contractuels du pays. Aussi, la cessation «des intimidations et les interpellations» dont feraient l’objet ses membres. Les enseignants contractuels veulent aussi la mise en place d’une commission mixte composée du MATD, du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A), du Syndicat et de la CNECG. Histoire d’assainir le fichier des enseignants contractuels estimés à 1 0587 personnes. En dernier point, la Coordination réitère l’engagement à la Fonction publique de tous ces enseignants contractuels. Une revendication mise en avant depuis 2019, mais que refuse le ministère qui propose, en lieu et place, un test pour être fonctionnaire.
La CNECG dénonce le non-respect de l’appel à candidature du MEPU-A (septembre 2018) relatif au recrutement des enseignants contractuels d’Etat au compte de la session 2018-2019 et «qu’au terme duquel «seront reversés dans le corps des enseignants titulaires».
L’annulation de la liste de 8 703 enseignants contractuels affectés le 12 janvier 2022, la «non prise en compte des enseignants contractuels de Conakry et la souffrance que traversent», en général, les enseignants contractuels après quatre mois sans salaire, le non-respect du contenu du communiqué du 3 janvier 2023 du MATD portant paiement couplé de l’enrôlement pour l’obtention de l’acte de naissance biométrique, sont également des maux que fustige la Coordination nationale des enseignants contractuels de Guinée.
«Vu la mauvaise gestion qui caractérise le recrutement des enseignants contractuels, le non-respect des engagements du gouvernement et le manque de dialogue entre la CNECG, le MATD et le MEPUA en chargent du dossier des enseignants contractuels» mettent en colère Alsény Mabinty Camara et ses camarades. Qui invitent le gouvernement de la junte à régler le problème avant qu’ils ne déclenchent une grève générale illimitée dans le secteur éducatif.
Rappelons que c’est en 2019 que l’ex Président Alpha Condé a engagé des enseignants contractuels pour répondre à la grève du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (Slecg) qui revendiquait pour une amélioration des conditions de vie et de travail.
Yaya Doumbouya