Après le cadre du dialogue dit ‘’inclusif’’ de novembre et décembre derniers, le CNRD fonce, la tête sur le guidon, sur son chronogramme de la transition. Mais des acteurs, non des moindres, l’ANAD, le RPG arc-en-ciel, le FNDC, entre autres, réclament un nouveau round avec les autorités de la transition, pour que leurs points de vue soient pris en compte. Ils bénéficient d’un soutien non négligeable : l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Troy Fitrell, estime qu’un autre cadre est nécessaire.

Le porte-voix du gouvernement est formel : pas question pour le CNRD de revenir sur le cadre du dialogue inclusif. Oussou Gaoual Diallo estime que l’UFDG, l’UFR, le RPG et les autres partis politiques et organisations de la société civile, qui n’ont pas participé au dialogue, n’ont que leurs yeux pour pleurer. Le ministre des Postes, des télécomplications et de l’économie numérique déclare que c’est à ses absents de se joindre aux conclusions du cadre du dialogue. Cette position du goubernement tranche pourtant avec celle de la CEDEAO qui lui intime d’ouvrir un autre couloir de dialogue avec les acteurs majeurs de la scène politique. L’ambassadeur des Etats-Unis en Guinée, Troy Fitrell, dans une sortie le 1er février, lui aussi, a exprimé le souhait de voir le dialogue se tenir avec ANAD et compagnie : « Beaucoup de choses ont changé au cours de l’année écoulée. Je dois féliciter le gouvernement et le peuple de Guinée pour avoir commencé la transition vers la démocratie le 1er janvier 2023. Lorsque je suis arrivé il y a un an, il n’y avait pas de calendrier pour le début de la transition. Aujourd’hui, nous sommes encouragés en sachant que 2025, le peuple guinéen retrouvera un régime civil. Au cours des 10 prochaines années, tous les Guinéens devraient participer à la construction de l’avenir du pays. Je félicite, à la fois, le gouvernement de transition et les leaders de la société civile qui ont participé au récent dialogue inter-guinéen. D’autres dialogues seront nécessaires. Ce processus inclusif a été une étape importante pour donner une voix à tous ceux qui souhaitent participer».

Il se murmure depuis des semaines que le FNDC et les autres acteurs opposés à la gestion actuelle de la transition se prépareraient à reprendre les manifs de rue. Ils compteraient mettre la pression sur la junte pour qu’elle prête une oreille attentive à leurs revendications. Troy Fitrell les appelle autour de la table : «J’implore tous les leaders de la société civile de continuer à faire entendre leurs voix à travers un dialogue pacifique et leur demande de garder les lignes de communication ouvertes à tous ceux qui souhaitent participer. De nombreuses décisions doivent encore être prises notamment la rédaction d’une Constitution. La Guinée a besoin de toutes les voix et de tous les points de vue dans ce processus ». Les protagonistes l’entendront de cette oreille ? Qui vieillira verra !

Yacine Diallo