Le vendredi 17 mars, Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales et ses avocats se sont présentés à la Direction des investigations judiciaires de la gendarmerie à Kaloum, pour la suite de son audition entamée lundi 13 mars. Seulement voilà, il se trouve que la veille, les avocats avaient été informés verbalement que les poursuites contre leur client sont abandonnées. Mais ayant pris l’engagement auprès de l’officier enquêteur, ils ont estimé qu’il fallait se présenter, pour que cet engagement soit respecté et annulé, pour l’avenir.
Maitre Salifou Béavogui, a indiqué qu’il n’y a pas eu d’audition le vendredi 17 mars. Ils ont rencontré le directeur adjoint de la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie, avec qui, ils ont échangé plus d’une heure. « Au cours de nos entretiens, il s’est avéré que cette affaire est déjà abandonnée et entérinée. Mais nous ne sommes pas très rassurés, notre client a été longuement interrogé ici, il y a un PV qui est là. Le destinataire de ce PV, c’est Monsieur le procureur de la République. Pour ne pas que nous restions dans cette situation et qu’on puisse être interpellé tous les jours, notre souhait aurait été que l’affaire soit déférée devant le procureur. À partir de là, si elle doit être classée, qu’elle le soit. D’autre part, qu’on nous délivre un acte de non poursuite ». Seulement voilà, ils n’ont pas obtenu l’acte, mais il leur a été dit que « l’affaire est close. »
L’origine de l’affaire
Abdoul Sacko avait été arrêté le samedi 11 mars et conduit à la Direction des investigations judiciaires de la gendarmerie, puis relâché la nuit. Il a été longuement auditionné le lundi 13 mars, mais on n’ignore encore le motif de cette arrestation. L’on sait que Abdoul Sacko est membre des Forces vives de Guinée qui a plusieurs fois menacé de manifester, pour réclamer un dialogue en vue, d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Sacko était très critique à l’égard de la junte avant son arrestation. Son interpellation avait même compromis à deux reprises, la rencontre entre les Forces vives, les religieux et le Premier ministre, qui devaient discuter de la nécessité d’organiser un dialogue. L’abandon des poursuites, même verbal, amènera-t-il les Forces vives à renoncer à leur manifestation du 20 mars ? On croise les doigts.
Ibn Adama