Malgré l’annulation de la manif projetée ce 9 mars par les Forces vives de Guinée, des échauffourées sont signalées dans plusieurs quartiers de la banlieue de Cona-crimes.

Après des jours de tractations, les religieux, le Grand imam de la mosquée Fayçal de Cona-cris notamment, ont réussi à obtenir des Forces vives de Guinée le report de la marche pacifique prévue dans le Grand-Conakry ce 9 mars. Le 8 mars, les FVG l’ont annoncé en fin de soirée, au terme d’une réunion de plusieurs heures. Ils disent donner une chance à la médiation menée par les religieux. Malgré le report, la tension est perceptible le long de la route Leprince. Dans plusieurs quartiers de Ratoma, les forces de l’ordre affrontent des jeunes en colère. A Wanindara ainsi qu’à Kobaya, les hostilités ont commencé hier nuit. Les farces de sécurité y compris la Brigade anticriminalité (BAC) ont fait une descente musclée dans ces coins vers 20h, dit-on, à la recherche de prétendus jeunes consommateurs de stupéfiants. Il y a eu échange de coups de pierres contre gaz lacrymogène. Des coups de sommation ont été entendus pendant des heures. Les jeunes excédés par la récurrence des descentes ces derniers jours, ont barricadé la grande route, y ont déversé les ordures.

Les affrontements se sont poursuivis ce 9 mars matin, au Carrefour-marché et à la T5. Huit teufs-teufs de flics et de pandores bloquent les ruelles qui mènent à l’intérieur du quartier, empêchant ainsi les jeunes de prendre d’assaut la voie principale. Les courses-poursuites se mènent dans le quartier. Il en est de même à Sonfonia-rails où il y a eu accrochages entre des jeunes et la flicaille. Ces jeunes coupent brièvement la circulation. Des affrontements ont également eu lieu le long des rails à Cosa et à Hamdallaye. Boutiques, magasins, pharmacies et écoles sont restées pratiquement fermés. Les essenceries fonctionnent par endroit, la circulation, elle, reste très fluide.

Les Forces vives de Guinée projetaient cette manifestation pour exiger un dialogue sous l’égide de la CEDEAO, l’arrêt des harcèlements judiciaires « fantaisistes », la libération des détenus politiques, entre autres. Les religieux ont maintenant jusqu’au 14 mars pour convaincre le CNRD de lâcher du lest, pour éviter la manifestation du 15 mars.

Yacine Diallo