Les chefs religieux ont obtenu des Forces vives de Guinée le report de la manif du 9 mars. Ils tentent d’aplanir la divergence entre celles-ci et le CNRD. Une rencontre ‘’cruciale’’ est annoncée pour le 13 mars, à deux jours de la manif annoncée au 15 mars, par les mêmes Forces vives. C’est le PM, Nanard Goumou qui en a fait l’annonce ce 10 mars.

Pour que les Forces vives de Guinée reportent leur manif projetée au 9 mars, il a fallu des tractations menées par les autorités religieuses du bled. Elles ont convaincu les FVG  de la ‘’volonté’’ du CNRD d’examiner rapidement leurs revendications. Les autorités de la transition comptent surfer sur cette vague pour rétablir le contact avec les politicards et les acteurs de la société civile encore réticents à venir autour de la table du dialogue. C’est dans ce cadre que le PM, Nanard Goumou, annonce une rencontre avec ces acteurs sociopolitiques, le 13 mars, à la Primature. Elle réunira membres du gouvernement, religieux et représentants des FVG : « Je me réjouis du compte-rendu fait par le Secrétaire général des Affaires religieuses. Il indique que les Forces vives ont accepté de s’asseoir à la table des négociations, le lundi 13 mars, afin de trouver un consensus pour instaurer la paix et la quiétude sociales ». Nanard Goumou qui aurait rencontré les religieux après le report de la manifestation, encourage « les parties concernées à tenir compte du tournant décisif que le pays est en train de connaître».

Chez les Forces vives de Guinée, c’est plutôt la prudence. Peur de se faire rouler dans la farine ? « Nous irons à cette rencontre, mais sans nous détourner de l’objectif qui est la planification de la marche du 15 mars. Nous travaillons pour remplir toutes les conditions que la loi exige. Nous pensions qu’ils auraient fait assez d’efforts dès le début. Nous répondrons à la rencontre, mais le plan de la manifestation va continuer à être déroulé», Abdoul Sacko, un des porte-voix du mouvement. Il refuse de tomber dans l’euphorie, surtout que selon lui, la junte aurait « investi beaucoup de fonds dans la communication. Très malheureusement, au lieu que nos ressources ne soient investies dans des projets d’intérêt national, elles servent à payer des pseudo-influenceurs pour tenter de diviser les Forces vives de Guinée. Cela ne marchera pas», clame-t-il.

A voir si la rencontre prévue à deux jours de la manif du 15 mars apaisera la tension.  

Yacine Diallo