Ce 13 mars, au terme d’une audition à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale (DCIJ-GN), Abdoul Sacko, le coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, est rentré chez lui. Il y reviendra vendredi 17 mars, pour la poursuite de l’interrogation. Pour l’heure, aucune information n’a filtré sur les motifs de son arrestation. Tout ce que l’on sait, ce que la plateforme qu’il dirige est membre des Forces vives de Guinée qui projettent une manifestation le 15 mars, pour réclamer le retour à l’ordre constitutionnel, entre autres.
«Ce qu’on peut vous dire à ce stade, c’est qu’il n’y a rien de spécial qu’on lui reproche. On ne peut pas vous révéler le contenu de son audition, car la procédure est secrète. On est quand-même victime de la violation des droits les plus élémentaires. Vous voyez un honnête citoyen dans sa voiture se rendant à son travail, et vous l’interpellez sans aucune convocation, comme un vulgaire inconnu. Malheureusement, tous les leaders d’opinion qui lèvent des voix contre certaines pratiques dans notre pays sont victimes de la même chose. On te prend, on t’amène à la gendarmerie, on t’auditionne, on t’envoie devant le juge, on te met sous contrôle judiciaire. On restreint ta liberté… C’est regrettable », déplore Me Almamy Samory Traoré, l’un des avocats d’Abdoul Sacko.
Abdoul Sacko a été brièvement arrêté avec un autre activiste de la société civile, le samedi 11 mars par des gendarmes, provoquant une vague d’indignation au sein de la classe politique. Ce 13 mars au Centre islamique de Donka, où était prévue une rencontre tripartie, les Forces vives de Guinée ont exigé au Premier ministre, Bernard Goumou, un préalable à toute discussion, la libération d’Abdoul Sacko.
Yaya Doumbouya