L’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, croupit derrière les barreaux depuis le 6 avril 2022. L’ex chef du gouvernement d’Alpha Condé est poursuivi par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), pour des faits de détournement de deniers publics, estimés à 15 milliards de francs guinéens. L’ouverture de son procès est prévue demain mercredi 15 mars.

Mais la santé de Kassory Fofana se détériore considérablement. Selon son avocat, Me Paul Yomba Kourouma, l’ancien PM a fait une crise ce mardi 14 mars à la Maison centrale à Conakry et qu’il serait sous soins intensifs. L’avocat Il accuse le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright, et le procureur spécial près la CRIEF, Aly Touré, de non-assistance à personne en danger. « Nous savons que l’intention de ces gens n’est pas de les libérer mais c’est de faire d’eux, des otages jusqu’à ce que leurs intentions politiques s’estompent. C’est-à-dire que l’intention est de les exclure de la marche au cas où ils auraient des intentions politiques. Mieux, voici un homme malade dont le rapport médical est déposé sur sa (Procureur spécial près la Crief, Ndlr). Il ne donne aucune suite à cela. Il a été saisi par moi-même, dans son bureau, il m’a promis que dans les heures qui suivent, il allait répondre et y faire droit. Mais en lieu et place, il annonce devant l’opinion publique nationale et internationale, que Dr Kassory sera exposé devant notre juridiction. Il (Kassory, Ndlr) vient de piquer une crise, il est sous soins intensifs. D’autres pathologies se sont greffées à son souci médical et depuis 72 heures, ça ne va pas. Il est dans les mains de médecins, et personne, ni le ministre de la justice et des droits de l’homme, ni le procureur général n’est à son chevet. Il court un danger et nous sommes en présence de non-assistance de personne en danger. »

Me Paul Yomba indique dans l’émission Mirador de FIM-FM, que « le ministre doit le voir autant de fois qu’il peut, parce que le pire peut arriver à tout moment ».

Les avocats de Kassory ont obtenu à plusieurs reprises des ordonnances et confirmations de remise en liberté pour leur client. Le procureur Aly dit ‘’Niet’’ et s’oppose catégoriquement à la chambre de l’instruction de la Crief et à son ordonnance de libération sous contrôle judiciaire pour le prévenu. 

Près d’un an après son placement sous mandat de dépôt, l’ouverture du procès de Ibrahima Kassory Fofana est prévue pour le mercredi 15 mars à la CRIEF. Les avocats de l’ancien chef du gouvernement ne voient pas les choses de cette façon. Ils se préoccupent de la santé de leur client qui, selon eux, nécessiterait une évacuation sanitaire. Ils ne comptent pas se présenter devant la Cour, à l’ouverture du procès. « Ni Dr Kassory, ni ses pairs, encore moins les avocats, personne ne se présentera à cette audience », prévient Me Paul Yomba Kourouma.

Reste à savoir si Kassory aura la chance de bénéficier d’une évacuation sanitaire, à l’image de Saikou Yaya Barry, de l’Union des forces républicaines (UFR).

Abdoulaye Pellel Bah