Bien de gens se posent la question de savoir pourquoi les enfants manifestent dans les quartiers de l’Axe en dépit du report de la manif des Forces Vives. D’aucuns qualifient les manifestants de loubards, de voleurs, de tous les noms d’oiseaux. Même des journaleux s’asseyent dans des studios pour fustiger les jeunes récalcitrants. En réalité, ces jeunes sont exaspérés par les incursions intempestives des forces de l’ordre dans les quartiers. Après la manif du Front National pour la Défense de la Constitution du 16 février dernier, des patrouilles mixtes policiers, gendarmes et militaires investissent les quartiers de l’Axe au motif de lutter contre le banditisme. Une restriction des libertés qui ne dit pas son nom. Dès 20h, les jeunes ne peuvent plus se retrouver pour faire du thé comme ils en ont l’habitude. Au risque de se faire alpaguer et souvent avec violence et conduit au commissariat ou à la gendarmerie où ils sont obligés de payer plus d’un million pour sortir de là. Dès la nuit tombée, les habitants de l’axe Hamdallaye, Bambéto, Coza , Wanindara, Cimenterie Kagbelen se terrent chez eux. Les jeunes résistent les incursions qui sont à leurs yeux injustes. Les farces de défense et de sécurité usent du gaz lacrymogène et des coups de feu. A Wanindara, l’emblématique,il ne passe pas de nuit sans qu’on n’entende des coups de feu qui traumatisent les paisibles habitants de ces quartiers qui sont les victimes collatérales. D’ailleurs de nombreuses personnes accusent les agents de forces de l’ordre de les arracher leurs objets (téléphones, argent etc). On devait savoir ce qui se passe sur le terrain avant de fustiger les actes de protestation sur l’Axe. Seulement voilà, les jeunes de l’Axe ne demanderont à personne le droit de se défendre.
Ibn Adama