Le docteur Mohamed Diané avait de nouveau rendez-vous avec la CRIEF le 17 avril. L’ex-tout puissant ministre de la Défense et des Affaires présidentielles y est traduit pour «détournement de deniers publics, corruption d’agents publics, enrichissement illicite et blanchiment d’argent». Le prévenu ne s’est finalement pas présenté à l’audience.

A l’audience du 27 mars, les avocats de Mohamed Diané avaient décidé jeter l’éponge. Ils n’ont pas digéré le rejet par le juge Francis Kova Zoumanigui des exceptions qu’ils ont soulevées, quant à la compétence ou non de la CRIEF de juger leur client. Ces avocats estiment que l’ordonnance 019 du 2 mars 2023 qui renvoie leur client devant la Chambre de jugement de la CRIEF a été frappée d’appel. Même si la Cour suprême a du mal à se prononcer. Mohamed Diané devait donc se présenter ce 17 avril, devant la CRIEF pour que le juge Francis Kova Zoumanigui se prononce sur la commission d’office d’autres avocats pour la défense du prévenu, mais aussi pour qu’il statue sur la demande de saisie de biens de Mohamed Diané faite par les avocats de l’Agent judiciaire de l’Etat.

Mais à l’ouverture de l’audience, le prévenu était absent. C’est la représentante du ministère public, Joséphine Loly Tinquiano qui en a fait l’annonce. Sur les motifs de son absence, Mme Tinquiano déclare qu’il a été victime d’une chute : «Il a trébuché dans les toilettes de la maison centrale de Conakry, il s’en est sorti avec une blessure au niveau du front». Elle a demandé un renvoi le temps pour le prévenu de se rétablir.

Le juge a accédé à la demande et a renvoyé l’affaire au 8 mai prochain. Pas sûr que l’ancien ministre accepte de donner sa version. Quand ses avocats ont décidé de jeter l’éponge, il a décidé de se claquemurer dans le silence. Mohamed Diané est accusé par les autorités de la transition d’avoir détourné, sous le règne d’Alpha Condé, plusieurs milliards de francs guinéens. Des accusations que l’accusé rejette en bloc.

Kassory, toujours malade

Ibrahima Kassory Fofana devait lui aussi être jugé devant la CRIEF le 17 avril, pour pratiquement les mêmes chefs d’accusation que docteur Mohamed Diané. L’ancien Premier ministre n’a pu effectuer le déplacement. Outre le fait que ses avocats ne veuillent toujours pas d’un procès devant la CRIEF avant que la Cour suprême ne se prononce sur les ordonnances de mise en liberté prononcées en faveur de leur client, le prévenu reste alité dans une structure sanitaire de la place. Là aussi, le ministère public a demandé un renvoi : «Les agents sont allés vérifier, ils ont constaté que le prévenu était sous perfusion». L’affaire est renvoyée au 15 mai.

Yacine Diallo