Les nerfs sont à vif au ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation. La décision du chef du département, Guillaume Hawing de suspendre la directrice nationale des Cantines scolaires passe mal.

Elle est à la tête de la Direction nationale des Cantines scolaires depuis 2015. Au lendemain du coup de force du 5 septembre 2021, Saran Fadima Kaba est confirmée à son poste par le CNRD. Depuis quelques semaines, le courant ne passe plus entre elle et certains de ses subordonnés. Ces derniers lui reprochent une ‘’gestion cavalière et un manque de résultats’’. Le 6 avril, dans leur mémo au Premier ministre, Bernard Goumou, ils chargent lourdement Saran Fadima Kaba : malversation financière, détournements de denrées alimentaires, manque de statistiques fiables, mécontentements face aux dysfonctionnements que la concernée entretiendrait …les accusations ne manquent pas. Selon les plaignants, dame Saran serait méfiante vis-à-vis des chefs de division. Ils contestent aussi la disparité entre les repas servis aux élèves et les dépenses ‘’effectuées’’. Guillaume Hawing, ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation n’a pas tergiversé, il a suspendu Saran Fadima Kaba pour ‘’faute lourde’’. Foumba Touré, chef de division de la direction nationale des cantines scolaires est lui aussi suspendu pour le même motif.

Cette décision est loin de faire l’unanimité au sein du département. Certains cadres de la même direction nationale des cantines scolaires refusent que l’on mette tous les dysfonctionnements sur la tête de la seule directrice : « Nous avons vu sur les réseaux sociaux un document accusant madame Saran Fadima Kaba d’être la seule responsable des échecs de notre service. Ce sont des accusations diffamatoires envers la directrice».

Ces cadres ne nient pas certains dysfonctionnements, mais accusent deux ou trois de leurs amis de vouloir manipuler les autorités : « Ils sont motivés par des ambitions personnelles et des objectifs cachés. Ils cherchant à ternir l’image de la directrice. Certes aucune gestion n’est parfaite, mais il serait injuste de tenir madame la directrice pour responsable des conséquences des dysfonctionnements bien connus de l’administration».

Yacine Diallo