Le 27 mai, les assemblées générales hebdomadaires du Rpg arc-en-ciel ont repris après une semaine d’interruption. Au menu : la remobilisation, l’arrestation de ses militantes à Siguiri, le part et les Forces vives de Guinée (FVG).
Inquiet de la faible mobilisation, le bureau politique national a invité militants et sympathisants à resserrer les rangs, afin de reconquérir le pouvoir. Saloum Cissé, le secrétaire général du parti, déclare que la seule manière de jauger «notre engagement est notre présence massive aux assemblées générales. Le Rpg que nous connaissons, quand nous regardons la salle, cela ne nous satisfait pas.»
Kaman Cissé, responsable des corporations : «Les gens ont trop parlé : ‘’Le Rpg c’est fini, le parti est mort’’. Le Rpg arc-en-ciel vit et vivra pour l’éternité, c’est une force tranquille. Il est à l’image de l’ANC en Afrique du Sud. Nous allons lentement, mais sûrement.»
Pour Mohamed Lamine Kamissoko, membre du bureau politique, le Rpg arc-en-ciel se remobilisera, progressivement, le putsch du 5 septembre 2021 serait ourdi pour «faire taire le parti, exploiter d’autres esprits critiques. Des gens pensaient qu’il y avait trop de frustrations au sein du parti et que l’on peut se permettre de faire beaucoup de choses. On crée la zizanie afin qu’il n’y ait pas de revendication pour le pouvoir perdu. Mais, les militants sont en train de se réveiller. Montrez que le parti ne va jamais mourir !»
« Libérez-les ! »
Il y a l’arrestation à Siguiri des manifestantes anti junte, le 24 mai. Lansana Komara, le secrétaire administratif du Rpg arc-en-ciel, indique qu’il est du « devoir impérieux » du parti de soutenir les femmes mises aux arrêts, car elles constituent la base du parti. Dans un communiqué, la direction nationale dénonce des « arrestations arbitraires » et considère cela une «remise en cause des acquis démocratiques si chèrement acquis.»
Le Rpg arc-en-ciel dénonce et appelle les autorités locales à plus de responsabilité, à procéder à la libération «sans délai» des femmes. Le parti « ne renoncera jamais » à la lutte pour la liberté et la défense des droits humains. Le parti n’a pas fait mention de l’arrestation de Taliby Dabo, figure influente du parti dans la région, le 26 mai à Kankan, pour « abus de confiance.» Un membre du bureau politique nous confie que celui-ci et le parti ne sont pas sur la même longueur d’onde.
«Le pays ne bougera pas si…»
«On vous fait croire que les Forces vives de Guinée sont au bord d’implosion. Ce n’est pas vrai. Elles tiennent les réunions, prennent les décisions de manière concertée. La lutte des préalables au dialogue n’est point abandonnée. Nous avons bon espoir que toutes les revendications, notamment la libération de nos camarades et le retour des exilés politiques, seront satisfaits dans peu de temps. On ne peut point faire de dialogue sans les FVG, encore moins construire la nation sans elles. Pour que la Guinée marche, il faut un accord politique bien ficelé, sans lequel le pays ne bougera pas », estime Lansana Komara.
Le Rpg arc-en-ciel exige le respect du chronogramme de la Transition de deux ans, il met en garde la junte contre tout glissement de calendrier.
Yaya Doumbouya