En Guinée, la rumeur finit toujours par se confirmer. Une rumeur disait récemment que le chef d’état-major des armées, le général Sadiba Koulibaly n’était pas en odeur de sainteté avec son patron, colonel Mamadi Doum-bouillant, Prési de la Transition. Elle avait notamment raconté que Sadiba Koulibaly était mécontent et retranché au camp Alpha Yaya Diallo, le plus grand du bled. L’intéressé avait lui-même démenti cette rue-meurt. Rassurant l’opinion publique que tout allait bien. Entendez, entre lui et le chef de la junte dont il est un des membres influents.

Malgré tout, le mini remaniement ministériel, intervenu hier mardi soir, confirme l’adage selon lequel il n’y a jamais de fumée sans feu. La coïncidence entre la rumeur qui donnait le désormais ex-chef d’État major des armées en disgrâce et ce léger remaniement ministériel est plutôt troublante. En réalité, le départ du colonel Koulibaly à la tête des armées et sa nomination comme chef du département de l’urbanisme et d’l’Habitat n’est que la confirmation du grand secret de polichinelle.

Ce limogeage ou cette nomination, c’est selon, ressemble fort à un lointain cas. Il rappelle celui d’un autre colonel. En l’occurrence Diarra Traoré. Nommé Premier ministre après le premier coup d’Etat militaire en Guinée, en avril 1984, cet autre colonel était souvent donné en disgrâce avec le président Lansana Conté. Ce dernier finit par le limoger. Et supprimer le poste de Premier ministre.

Pour consoler l’ancien PM Diarra, le chef de l’Etat le nomme ministre de l’Education nationale. Mais il sous estimait ce poste. Les relations entre les deux hommes continuaient de se dégrader. Jusqu’en juillet 1985, date à laquelle intervient la tentative de coup d’État dit « Coup Diarra ». La suite a été tragique.

Mais comparaison n’est pas raison.

Habib Yembering