Lors de la dernière audience du 27 avril, la Cour de répression des infractions économiques et financières avait décerné un mandat d’amener contre l’ancien président de l’Assemblée nationale sous le régime d’Alpha Condé. C’est en effet la énième fois que Amadou Damaro Camara s’absentait à l’audience, tant tôt arguant des raisons de santé, tant tôt de la violation de la procédure judiciaire qui l’a placé en détention à la Maison centrale de Conakry il y a un an.
Ce jeudi 4 mai, l’ancien président de l’Assemblée nationale était absent à l’ouverture de l’audience vers 11h et demie. Séance tenante, le procureur spécial Aly Touré a tenté de joindre l’hôpital sino-guinéen de Kipé où serait hospitalisé le prévenu, ainsi que les agents en charge de l’exécution du mandat d’amener. Puis, le représentant du ministère public a demandé à la Cour de bien vouloir lui accorder quelques minutes, le temps de s’informer de l’état d’exécution du mandat. Y faisant droit, le tribunal a appelé une autre affaire inscrite au rôle d’audience.
Les anciens députés Michel Kamano et Zeinab Camara, ainsi que le partenaire chinois Jin Sun Cheng, tous trois en liberté, sont quant à eux présents. Avec Amadou Damaro Camara, ils sont poursuivis par l’État guinéen pour « détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption dans les secteurs public et privé, prise illégale d’intérêts et complicité ». Des infractions qui auraient été commises dans le cadre du projet de construction d’un nouveau siège de l’Assemblée nationale sur le plateau de Koloma, financé par la Chine.
Au moment où nous publions cette dépêche, le suspense était entier quant à la comparution ou non de l’ancien président de l’Assemblée nationale. Sa présence à l’audience est par ailleurs jugée nécessaire par le conseil de Michel Kamano.
DL