L’ancien ministre de la Défense nationale et des Affaires présidentielles, Mohamed Diané, était de nouveau devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), le 8 mai. Jugé, entre autres, pour « Détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, détournement de deniers publics», il a gardé le silence. Il refuse de faire sa déposition sans avocats.
Les avocats de Mohamed Diané ont tenté le tout pour le tout pour le sortir des griffes de la CRIEF. Des Chambres de contrôle de l’instruction à la Cour suprême, Maîtres Sidiki Bérété, Almamy Samory Traoré et collègues ont usé de toutes leurs munitions pour faire exécuter l’ordonnance de mise en liberté obtenue, à un moment, pour leur client. En vain. Le 27 mars dernier, ils ont décidé de jeter l’éponge pour, disent-il, ne pas cautionner ce qu’ils appellent ‘’une parodie de justice’’. Mohamed Diané se retrouve désormais sans défense devant un Francis Kova Zoumanigui décidé à ne lui faire aucun cadeau. L’ancien ministre de la Défense décide alors de rester muet. A l’audience précédente, la Cour avait décidé de commettre d’office des avocats au prévenu.
Ce lundi 8 mai, ces avocats ne se sont pas présentés. L’ordre des avocats de Guinée ne se serait pas bougé pour répondre à la demande de la Cour. Pas grave, puisque Mohamed Diané refuse tout avocat commis d’office : « Un ami qui suivait tout ce qui se passe au niveau de la CRIEF avait promis de me trouver un avocat pour venir appuyer les avocats guinéens. Mais, ce dernier n’est pas encore arrivé en Guinée. Je ne suis pas prêt à accepter des avocats commis d’office. Je suis en mesure de trouver d’autres avocats. Mes avocats se sont retirés, je cherche à les convaincre. S’ils n’acceptent pas de revenir, je suis en mesure de trouver d’autres avocats ».
Le ponte du régime déchu est donc déterminé à ne pas compter sur l’aide de la justice pour se tirer d’affaire. Le dossier est renvoyé au 15 mai. Le temps pour le prévenu de trouver un nouvel avocat.
Yacine Diallo