Après moult tractations, les boursiers guinéens à l’étranger décident de croiser le fer avec l’Etat. Ils entament une crève à compter du 3 mai et comptent manifester devant les représentations diplomatiques et consulaires de Guinée dans les pays concernés pour recouvrer leurs bourses.
Ils sont envoyés en Russie, au Maroc, en Inde, au Cuba, en Algérie, en Chine, en Tunisie, en Egypte…par l’Etat guinée-haine, comme boursiers, pour des études universitaires et postuniversitaires. L’Etat était censé leur venir en aide avec une misère de près de 50 dollars ricains par mois. Une dotation récemment rehaussée par le colonel Doum-bouillant. Sauf que les boursiers, depuis des mois voire des années pour certains, n’entrent plus en possession de leur fric.
Dans ces pays lointains, bien que la liste ne soit pas exhaustive, les étudiants guinéens tirent le diable par la queue. Bien d’entre eux ne suivent plus les cours faute de moyens. Les responsables de leurs associations ont beau alerter, ils n’ont pas trouvé d’écho favorable. Le Service national des bourses extérieures est englué dans un silence de cimetière. Les boursiers décident de passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre.
A compter du 3 mai, ils vont manifester devant les représentations diplomatiques guinée-haine dans le pays concernés. Ils ont adressé une missive au Prési de la transition, aux ministres des Affres étrangères et au dirlo du SNABE : « Après tant de démarches auprès de toutes les autorités, nos revendications restent insatisfaites. En conséquences, la Fédération internationale des étudiants, doctorants et stagiaires guinéens à l’étranger, décident de manifester devant les locaux des représentations diplomatiques guinéennes jusqu’à la satisfaction de nos revendications ».
Pour mettre fin à son mouvement, la FIEDSGE exige le paiement de leur bourse de cette année et d’autres arriérés que l’Etat a du mal à rembourser. Il y en a même qui n’auraient pas vu la couleur de leur bourse depuis des années : « Les boursiers en spécialisation au Cuba, le boursiers en Inde n’ont pas encore reçu les arriérés de 2020. Ceux de l’Egypte attendent celle de 2022. Pour la Russie, les boursiers n’auraient touché que 5 mois de bourse en 2022… ». Les protestataires exigent aussi la disponibilité des billets retour à la fin du cycle universitaire, leur identification à la Caisse nationale de sécurité sociale. Une identification qu’ils attendraient depuis quatre ans.
A défaut, ils continueront à faire le siège devant les ambassades guinéennes dans ces pays : « Aujourd’hui, nous vivons comme des mendiants. Nous dépendons en grande partie de nos collègues d’autres pays de la sous-région », disait récemment le prési du collectif des boursiers guinéens en Russie.
Yacine Diallo