La grogne à la RTG est loin de connaître son épilogue. Les journaleux grévistes prévoyaient, le 19 mai, un sit-in devant le mystère de l’Information et de la Communication à Boulbinet (Kaloum). Mais le rassemblement a viré à l’empoignade avec flics et pandores.

La crise couve à la Radiodiffusion-télévision-guinéenne depuis belle-lurette. Les travailleurs, depuis la nomination d’Aminata Kaba à la tête du département de la Communication, se rongent les ongles. Ils ont eu des différends avec la ministre sur bien de choses. La crise a éclaté au grand jour quand la ministress décide de rénover le principal plateau de la RTG « sans associer les responsables ». Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la suspension, le 4 mai, du dirlo général de la boîte, Fana Soumah et le Red chef, Adama Mohamed Keïta. Elle l’a fait au lendemain de son passage raté à la Ertégé. Il n’en fallait pas plus pour que le personnel sorte de ses gonds. S’en est suivi un débrayage dans les locaux des RTG 1 et 2. Les travailleurs exigeaient non seulement le rétablissement de leurs chefs, mais aussi le départ de la ministre. Kabako !

Des tractations démarrent sous les auspices du mystère la Ponction publique et de la Primature. Elles n’ont pas produit « l’effet escompté». Les grévistes décident alors de passer à la vitesse supérieure. Ils se retrouvent devant le département pour montrer leur mécontentement et décider de la suite à donner. A la place du sit-in, c’est une altercation avec flics et pandores qui leur a été servie. Les farces de l’ordre, déployées en grand nombre, ont usé de la force pour les sortir manu militari des locaux du mystère. Des journaleux ont été bousculés, traînés comme des malpropres : « On était venu pour un sit-in, on n’en a été empêché. Les forces de l’ordre se sont acharnées contre nous. J’ai été brutalisé, traîné», explique un travailleur. Une animatrice de renchérir : « Nous avons été atteints dans notre âme. Maintenant, les forces de l’ordre vont fabriquer le journal… Si le premier responsable de ce pays peut voir ces hommes en tenue brutaliser des femmes, de surcroit des journalistes, sans dire mot, continuons comme ça. Nous ne lâcherons pas tant qu’Aminata Kaba ne quitte pas ce ministère ».

Lors du dernier tête-à-tête entre le syndicat des travailleurs et les représentants de la Primature, la levée de la suspension de Fana Soumah et d’Adama Mohamed Keïta aurait été obtenue, mais elle n’est toujours pas effective. Les travailleurs soupçonnent la ministre de mettre le pied dessus. Jusque-là, ils assuraient un service minimum à la RTG. Cela pourrait cesser dès ce vendredi19 mai.

Yacine Diallo