Paul Moussa Diawara et Inza Bayo avaient de nouveau rendez-vous avec la Cour de répression des infractions économiques et financières, ce 2 mai. L’ex-directeur général de l’OGP et son DAF répondent des accusations de « détournement de deniers publics et complicité », devant la Chambre des appels de la CRIEF.

L’audience de ce mardi a tourné court. En cause l’avocat de l’Agent judiciaire de l’Etat, Me Sanoussy Barry, absent de la précédente audience, a informé la Cour qu’il était dans l’impossibilité de plaider normalement cette affaire : « Je suis convalescent, mon médecin me conseille d’observer un repos de quelques semaines. C’est pourquoi, je suis venu demander un renvoi ». Me Barry révèle qu’il n’a été informé de la tenue de cette audience qu’hier : « Je me suis trompé, je pensais qu’elle avait été renvoyée à quinzaine. C’est moi-même qui ai donné une information erronée à Me Morlaye Sylla (son confrère de la partie civile, lui aussi absent, ndlr). C’est ce qui fait qu’il n’est pas là».

A la dernière audience, le président de la Cour, Noël Koulémou avait consenti à un ultime renvoi, là aussi, à cause de l’absence des avocats de l’Agent judiciaire de l’Etat. Malgré tout, le procureur spécial, Aly Touré, adhère à la demande de renvoi : «Nous sentons qu’il est malade, sinon c’est un avocat plein d’énergie. C’est vrai qu’il y a cet ultime renvoi, mais si cela ne tient qu’au ministère public, on peut renvoyer pour lui permettre de sortir de sa convalescence».

L’avocat de la défense conteste : «La partie civile n’a qu’à se contenter de dire qu’il est malade. Mais il ne peut pas dire qu’il n’était pas informé de la tenue de l’audience. Même hier il était en contact avec nos clients, ils l’ont rappelé du programme d’aujourd’hui. Il n’a qu’à savoir que nos clients souffrent, que nous avons des obligations ailleurs». Le président de la Cour a finalement renvoyé l’affaire au 16 mai prochain.

Condamnés à 5 ans d’emprisonnement pour « Détournement de deniers publics et complicité», au paiement de près d’une quarantaine de milliards de francs guinéens en première instance, Paul Moussa Diawara et Inza Bayo ont interjeté appel. Ils ont eux-mêmes porté l’affaire devant la CRIEF pour, disent-il, laver leur honneur. A la prochaine audience, les réquisitions et plaidoiries pourraient commencer, si l’audience a lieu.

Yacine Diallo