Les Forces vives de Guinée projettent une série de manifestations à partir du 10 mai. Frustrées par le manque de ’’volonté politique’’ des autorités de la transition dans les négociations enclenchées par les religieux, les FVG ont décidé de claquer la porte et de recourir à la rue. Elles comptent battre le pavé les 10 ; 11 ; 17 ; 18 ; 24 et 25 mai prochain, à Conakry et à l’intérieur du pays. Histoire d’accentuer la pression sur le CNRD pour obtenir la levée de l’interdiction des manifestations ainsi que des contrôles judiciaires qui frappent certains responsables politiques, la libération des détenus politiques, la fin des harcèlements judiciaires, le retour sécurisé des exilés politiques.
A 48h de la première manifestation, les autorités tentent de se bouger pour éviter que Conakry soit en ébullition. Une rencontre s’est tenue ce 8 mai au Centre islamique de Donka, sous la houlette des religieux. Ces derniers claquemurés dans un silence de cimetière depuis l’échec des rounds précédents, sortent de leur léthargie et cherchent à calmer la situation. A l’issue d’un tête-à-tête avec le Premier ministre Bernard Goumou qui était accompagné pour la première fois de son Garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright, les religieux annoncent que le gouvernement est prêt à lâcher du lest : « Je reviens encore sur les mots que j’ai toujours employés : les lignes bougent. Elles ont encore bougé. Aujourd’hui, nous avons démontré que ce qui était impossible hier est possible aujourd’hui. Trois points étaient sur la table, deux sont déjà acceptés, malgré l’absence de nos frères des Forces vives. Par la grâce de Dieu, les contrôles judiciaires seront revus, voire annulés. Le jugement de Foniké Menguè et Cie sera accéléré», déclare Mgr Jacques Boston.
Le religieux annonce une visite aux détenus politiques : « De là, nous nous rendrons à la Maison centrale pour rencontrer nos frères détenus, Foniké Menguè et autres, pour que nous puissions échanger. L’intention est de mettre ces frères à notre disposition afin qu’ils puissent recouvrer leur liberté». A l’entendre, la libération de ces activistes serait dans les tuyaux. Les deux parties auraient également évoqué les procédures judiciaires pendantes devant la CRIEF : « C’est un peu sensible, nous sommes en train de discuter. Nous osons croire que nous allons bientôt nous comprendre ».
Les Forces vives de Guinée, elles, ont boudé la rencontre. Elles préfèrent se concentrer sur les préparatifs des prochaines manifestations.
Yacine Diallo