Le procès des présumés bourreaux d’El Hadj Abdourahmane Diallo s’est poursuivi le 19 juin devant le tribunal criminel de Dixinn. Les frères Stanley et Kalistus Okorom et Cibeku Ogocheuku ont plaidé non coupables.

Les trois accusés, de nationalité nigériane, sont inculpés pour « Enlèvement, séquestration, association des malfaiteurs, recel, blanchiment de capitaux, abstention délictueuse et complicité ». Des faits qu’ils nient bloc. Eux tous se disent convaincus qu’ils font les frais de leur connaissance avec Tony Akpa, lui aussi, Nigérian, qui a participé à l’enlèvement d’El Hadj Doura Diallo. « Ils m’ont trouvé à mon lieu de travail, m’ont demandé des nouvelles de Tony. Je leur ai dit que je ne le voyais plus. Ils m’ont déposé au PM3 (Matam), m’ont demandé de les aider à le retrouver. J’ai dit que je leur informerais, si je le voyais », explique Sltanley Okorom. Selon lui, il s’attendait à être libre à partir du moment où il n’était pas « impliqué dans l’affaire », mais ils ont « continué à me garder, à me faire promener entre le PM3 et la gendarmerie de Coyah, finalement ils m’ont déposé à la Maison centrale de Conakry. Quand ils se sont rendus compte que je ne connaissais rien de cette affaire, ils ne m’ont même pas dit qu’ils ont arrêté Tony avant moi ». Son frère, Kalistus, abonde dans le même sens. Lui aussi dit ne pas connaître un rayon dans l’enlèvement de l’opérateur économique : « Tony a tapé à ma porte vers 2h du matin, cela m’a énervé, je ne savais même pas qu’il était avec des gendarmes. Je lui ai demandé pourquoi il me dérangeait à une heure si tardive, il n’a pas répondu. J’ai ouvert la porte, les gendarmes m’ont interpellé, ont fouillé la maison et m’ont envoyé à l’Escadron mobile de Hamdallaye. Jusqu’à présent, je cherche à savoir pourquoi je suis cité dans cette affaire, parce que je suis moi-même surpris d’entendre mon nom dans une affaire aussi grave ». Kalistus Okorom, admet cependant qu’il est ami à Tony Akpa. Il reconnait aussi que Tony le fréquentait à Foula-Madina (Ratoma) et que ce dernier y aurait même passé la nuit le 30 décembre 2017, soit trois semaines après l’enlèvement de l’opérateur économique.

Cibeku Ogocheuku au mauvais endroit ?

Cet autre ressortissant nigérian venait de débarquer à Conakry pour vendre des chaussures. Il n’a séjourné en Guinée que seulement un mois et deux semaines, avant que les enquêteurs ne mettent le grappin sur lui. Selon lui, il a été arrêté parce qu’il s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment : « Je logeais dans la même maison que Kalistus Okorom. Je n’ai vu Tony qu’une seule fois, le 30 décembre 2017. Ce jour, il a dormi là. Même avec Kalistus on ne se connaissait pas bien. J’attendais de pouvoir parler un peu le français, pour commencer à vendre ma marchandise. Je veux savoir pourquoi on m’a mis dans cette affaire ». Les débats vont se poursuivre le 3 juillet prochain.

Yacine Diallo