Après deux mois de trêve, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) reprend ses assemblées générales hebdomadaires. Au menu du meeting de ce 10 juin, le retour du président du parti, Cellou Dalein Diallo au bercail, les futures échéances électorales, le cas des politiques proches du CNRD en visite à Abuja (Nigeria).

Les Forces vives de Guinée observent une trêve, le temps des examens nationaux et pour la fin du Hadj. En attendant, l’UFDG fourbit les armes et se met en ordre de bataille. Alors que son leader vit en exil depuis le 6 avril 2022, des responsables du parti annoncent un retour très prochain de Cellou Dalein Diallo au pays : « Nous préparons le retour triomphal du président Cellou Dalein Diallo. Il va rentrer bientôt, en plein 14h, il sera candidat, il sera installé dans le Palais présidentiel. Pour bien l’accueillir, on va revoir nos structures. Les autorités de la transition se disent démocrates, elles ont organisé une mobilisation pour le Président de la transition. Je crois qu’elles vont déclarer le jour du retour de Cellou Dalein férié, chômé et payé », déclare Cellou Baldé, coordinateur des fédérations UFDG des zones de l’intérieur.

Depuis des mois, des politiciens ou activistes de la société civile, réputés proches de la junte militaire au pouvoir, poussent le Conseil national de la transition (CNT) à limiter l’âge minimum et maximum pour les candidatures, notamment à la présidentielle. Des partis politiques y voient une manœuvre des nouvelles autorités pour écarter les poids lourds de l’échiquier politique. Cellou Baldé met en garde : «Au CNRD et à tous ceux qui s’agitent, nous disons que nous avons créé un parti politique pour concourir à tous les postes électifs. Nous ne sommes pas des orpailleurs, c’est impossible d’empêcher l’UFDG de se présenter à une élection». Kalémodou Yansané, l’un des vice-président, de renchérir : «S’ils disent que tel ou tel ne doit pas participer à l’élection, c’est là que le véritable problème va commencer». Pour ce qui est du débat d’orientation constitutionnel, Kalémodou Yansané a justifié l’absence de l’UFDG: « Nous n’avons pas participé, parce que le dialogue qui a conduit à cela s’est fait sans nous ».

En début de semaine, des acteurs politiques qui ont participé au récent dialogue politique inter guinéen se sont rendus à Abuja, au Nigéria. Ils se vantent d’avoir réussi à faire revenir la CEDEAO dans le processus du retour à l’ordre constitutionnel. Des « guignols », selon Cellou Baldé : « La CEDEAO leur a opposé une réponse ferme et catégorique : le dialogue inclusif doit se faire. D’ailleurs, l’institution effectuera une mission en Guinée dans les prochains jours».

Yacine Diallo