Ndimba, parlons d’excision, on peut créer un musée sur ce thème, non?

Bof, tu penses trop aux musées, toi petit franchouillard, ici on a des nez, pas des museaux. Bande de phallos, cachez-moi ces mutilations génitales féminines que je ne saurais voir ! Ce n’est pas vendable aux investisseurs. Tu n’es pas au courant que la petite amazone-là Hadja Idrissa Bah est fraîchement lauréate du Prix Liberté 2023 de la Région Normandie ? Allez, mettons sur pied un programme du genre DDR désarmement, démobilisation et réinsertion des exciseuses.

C’est tout à son honneur pour cette distinction. Effectivement, Ndimba, notre pays bat le triste record en la matière ; une douleur pareille ne se vend pas, ce n’est pas de la bonne publicité. Je propose de concocter un projet autour de la sexologie, de l’éducation sexuelle et de la chirurgie de reconstruction du clit…

Hé, petit licencieux en moussoucologie, avec de pareilles cochonneries, toi là tu veux mettre le feu aux poudres, Aqmi est au Mali, non loin d’ici go. Petit gringalet, tu ne feras pas un bon volontaire pour la défense de la patrie (VDP). Les cours de biologie au collège sur l’appareil génital suffisent largement… Ajoutons plutôt une expérience, disponible uniquement chez nous, un stage sur la magie de disparition de bangala. Et bonus, des séances d’exorcisme contre le vaginisme car je suis le symbole de la fertilité.

Ah Ndimba, toi la déesse de la fécondité, tu devrais plutôt aider les hommes victimes de cette pratique à retrouver rapido-presto leurs zigouigouis disparus ?  Bon Nimba, on passe aux manifestations…pardon, à la musique ?

Oh, je plains, les jeunots de Kenien-là, prions Dieu pour eux afin qu’ils recouvrent in extenso leurs zizis. Ils n’ont qu’à faire un sacrifice de 101 noix de cola artisanalement et « artistiquement emballées « , à l’image d’un « phallus en érection gorgé de Viagra ».

Yéké, yéké! revenons à notre la musique, appréciée ici et à l’étranger, quoi de plus vendable, qui n’aime pas notre petit champion Grand P, Bembeya Jazz? Bref, notre pléiade d’artistes, toutes ces cordes vocales et doigts mélodieux qui pincent la kora et font la fierté du bled. N’oublions pas les griots, nos maîtres de la parole, faisons de notre pays une destination pour les traditions orales.

Petit bagarreur, comme tu veux palabre, allons-y, parlons de manifestations, qu’est-ce qu’on peut en tirer de bénéfique pour notre image de marque nationale ? écris au tableau que ces manifestations sont synonymes d’instabilité. Point final. Elles font peur aux investisseurs étrangers, dis-moi le contraire. Point barre. Néanmoins, pour calmer les ardeurs de cette jeunesse désorientée de l’Axe (malgré la boussole), nous allons organiser des marathons hebdomadaires avec du zumba et disco dansa pour remplacer les sempiternelles marches là, investir dans les plateaux de tournage de film d’action à Bolywood, pardon je voulais dire Bombolywood là-bas, investir dans le cinéma de guérilla ; mais avant de jubiler et m’attirer des ennuis inutilement, cherche bien à savoir, petit énergumène, ce que veut dire cinéma guérilla. Bande de nomades ! Promettez-nous et jurez de tourner de belles scènes de batailles, courses-poursuites et Shaolin Kung Fu entre vous là-bas, comme ça, on va candidater au Fespaco.

Aadé, Ndimba, ces jeunes désirent plutôt passer des castings à Hollywood. Nous n’avons pas (ou pas du tout) un acteur, un cinéaste de stature mondiale ? Attaquons les chants et danses traditionnels

Ko casting à Hollywood… Rehaussez d’abord votre niveau d’anglais trop souterrain. Pour les chants et danses traditionnels nous avons les ballets africains, le Doundoumba, la Mamaya, et patati et patata.

Chose… on dispose d’alphabets, d’écritures nationales : le Nko, et maintenant le Adlam, pour servir notre image de marque, Guinée, capitale mondiale des lettres mandingues et des lettres peuls. Mystère :  écris là-bas en Nko et Adlam dans ses deux alphabets la durée de la transition, comme ça c’est plus nébuleux.

Petit fanfaron, marque là-bas aussi notre image autour de nos tissus, je dis bien les originaux issus de l’artisanat local, le Bazin avec ses froufrous, le foret-sacré, le leppi et le machin couvre-chef Poutô. Petit crâneur, rajoutes les tresses traditionnelles peules-là, Fulani braids d’Alicia Keys, c’est pimpant.

Par ailleurs, je ne t’ai pas entendu évoquer l’invention de Guillaume 1er, son algorithme là.

Nous utilisons déjà le puissant algorithme de Tik Tok. Autrement, il n’a qu’à utiliser son algorithme matou matheux là pour créer un système anti-fraude aux examens. Trêve de commentaire, le sobriquet de Château d’eau d’Afrique de l’Ouest, on en fait quoi pour notre branding là, et pour terminer comment sortir du scandale géologique ?

Quitte là-bas, votre château d’eau est dans les gouttières de vos toitures, arrêtez de creuser partout des forages, c’est pas bon pour la nappe phréatique…

Pour arrêter ce scandale là, c’est pas sorcier, la boussole vous a déjà indiqué la bonne direction du Mont Nimba. Pour le reste, fuyez la poussière jaune de la bauxite et de l’or, ruez-vous vers les terres arables, bande de petits marchands ! vous n’avez qu’à vous mettre d’accord et au travail (agricole) pour vaincre le signe indien ! Papa Sékou Touré a bien dit : Travail Justice Solidarité.

Bano Mo Alpha