Avant que la France coloniale ne soit en possession des Îles de Loos (Kassa, Tamara, Fotoba, Koromandja, …) détenues par l’Angleterre, la Guinée était gérée à partir de Dakar (Sénégal). Quand ces îles furent cédées à la France, le gouvernement français constitua la Guinée Française à l’autonome de 1895. Cette colonie formée de quatre régions naturelles, était très riche, ses richesses étaient complémentaires. La Capitale Conakry, située en Basse-Guinée accueillait pacifiquement les habitants des autres régions : Moyenne Guinée, Haute Guinée et Guinée forestière. Les habitants de la Basse Guinée sont accueillants, aimables et généreux. La France se mit à la tâche de transformer le territoire en une autre France par la langue, le style vestimentaire, alimentaire dans des cercles (villes). Au départ, 29 cercles ont été institués avec les écoles françaises et des fonctionnaires obéissant à l’esprit de gestion de la France. Il faut noter que la Moyenne-Guinée, islamisée, prenait avec discernement la culture française. Cette Guinée française était très tôt connue par ses richesses agricoles, minières et ses ressources de rivière. René Caillé, dans ses œuvres, parlait avec éloquence et intérêt de cette fabuleuse colonie.
Entre temps, un grand intellectuel, sorti de Centrale, immense est la fortune de son gendre, invente l’oclocypède, il monte une usine de vélocipèdes à Paris. Grand lecteur de René Caillé, Olivier de Sanderval décide de voir la Guinée. Olivier de Sanderval s’éprend du Fouta-Djalon, il envisage de créer un chemin de fer de l’Atlantique – Timbo – Soudan Français (actuelle République du Mali). En 1880, il propose à Timbo (capitale politique du Fouta théocratique, indépendant) un chemin de fer. En cherchant les fonds pour ce chemin de fer, la France a annexé le Fouta et récupéré les îles de Loos. Le gouvernement colonial mit au point le projet de chemin de fer Conakry-Kankan. Olivier Sanderval, comme on le sait, était très amoureux du Fouta-Djalon, baptisa Conakry une partie de la ville Sandervalia. Il faut souligner que les noms des quartiers de Conakry ont une signification historique : le quartier Kouléwondi était un espace où les singes avaient leur résidence dans cette presqu’île. Pour construire la ville, on fit appel aux Teminê, le groupe culturel Teminey de la Sierra Leone, d’ouvriers importants et nombreux, on les installa et on baptisa leur résidence Téminétaye, la résidence des Teminê (créolisation de Temnay-twon).
Du Sénégal venait quantité de travailleurs. Ils se réunissaient en face de l’école du Centre, ils finirent par acquérir cette concession pour y construire une mosquée : on la nomma Mosquée Sénégalaise. Dommage, cette mosquée est toujours l’objet de polémiques entre autochtones et Sénégalais. La Mosquée Sénégalaise a joué un rôle très important dans l’édification de Conakry. Les parents d’élèves, en attendant les enfants, y faisaient leurs prières. Les sages de Conakry étaient très sympathiques, moqueurs, religieux et conciliants. Le premier Prési de la République a été, dès le départ, soutenu et présenté aux Soussous de Kaloum par Amara Soumah, ce noble baga de Kaporo. A. Soumah compris assez tôt qu’il s’était trompé sur le compte de Sékou Touré, il s’en écarta, il s’opposa à l’homme politique jusqu’à sa mort. Pour sa santé personnelle et la sécurité de sa famille, il s’installa à Dakar jusqu’au décès de Sékou Tyran.
La France réussit son œuvre de formation grâce à des instituteurs et professeurs bien formés. Les 29 villes créées vivaient en sécurité et à l’aise. Les langues régionales étaient parlées par les enfants de toutes les ethnies. Ceux-ci étaient des « symbioses » culturelles : unité dans la diversité. La concurrence dans les écoles étai chantée mais n’excluait pas. La société guinéenne d’alors se démarquait par la tolérance, surtout sociale. Les religions, christianisme, islam, animisme, cultivaient la tolérance.
Hélas, cette tolérance, le groupe de Sékou Touré l’utilisera pour installer son régime dictatorial et faire de Sékou l’homme qui sait tout. Ses citations étaient subtilement exigées et proclamées. Sa « rigueur » révolutionnaire passait avant toutes les connaissance scolaires, universitaires, sociales. Ces situations ont créé la peur, l’hypocrisie et l’impunité des « responsables politiques et administratifs ». Il faut que les partis politiques créent en leur sein « une section de cultures locales ». Il faut revoir l’opportunité de l’armée : est-il nécessaire d’avoir une armée nationale ? Une police, forte et compétente, rigoureuse, transformée, au besoin en armée de défense serait plus économie.
Diallo I