Paul Moussa Diawara et Inza Bayo devaient être fixés sur leur sort le 6 juin, par la Chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières. Mais l’ancien Directeur général de l’Officie guinéen de publicité et son comptable devront attendre. Le président, Noël Koulémou, dès l’ouverture de l’audience, a décidé de proroger le délibéré jusqu’au 20 juin. Il n’a pipé mot sur les raisons de la prorogation. Il s’est simplement contenté d’en informer les prévenus avant de les laisser bouche-bée et de s’éclipser.
Pourtant, Paul Moussa Diawara, Inza Bayo et leur avocat se sont présentés tôt le matin. Mais jusqu’à la fin de l’audience, ni les représentants de l’Agent judiciaire de l’Etat ni ceux du parquet n’étaient là. C’est quelques minutes après l’audience qu’un substitut du procureur est entré précipitamment dans la salle. Peine perdue. Noël Koulémou avait déjà sa décision. Paul Moussa Diawara et Inza Bayo vont donc devoir patienter. Ils ont rapidement quitté la CRIEF.
Paul Moussa Diawara et Inza Bayo sont accusés d’avoir détourné près de 40 milliards de francs guinéens quand ils étaient à la tête de l’OGP. Ils ont été condamnés par le tribunal de Kaloum en 2019, à 5 ans d’emprisonnement, au paiement d’un peu plus de 39 milliards de francs guinéens à titre principal, de près de 10 milliards de francs guinéens à titre de dommages et intérêts. Ils sont aussi condamnés à 50 millions de francs guinéens d’amende, chacun. C’est contre cette décision que les prévenus ont fait appel devant la CRIEF. Devant celle-ci, le procureur spécial a requis la confirmation de la peine, exception faite au paiement des 39 milliards de francs guinéens à titre principal. Aly Touré demande à la Cour de les condamner au paiement, à titre principal, de 24 milliards de francs guinéens seulement : « C’est ce qu’ils n’ont pas pu justifier ».
Pendant ce temps, les prévenus et leurs avocats estiment que l’Agent judiciaire de l’Etat n’a pas qualité de les poursuivre.
Yacine Diallo