Le procès opposant les leaders du FNDC au Garde des Sceaux a démarré ce 22 juin devant le tribunal correctionnel de Dixinn. A peine ouverte, l’audience a été renvoyée à demain vendredi à la Cour d’appel de Cona-crime. La partie civile crie déjà au scandale.
Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo, Sékou Koundouno, Mamadou Billo Bah, Abdoulaye Oumou Sow, et Alpha Midiaou Bah dit Djanii Alfa, tous responsables du FNDC, poursuivent le ministre de la Jsutice, Garde des Sots, Alphonse Charles Wright, pour « dénonciations calomnieuses, injures publiques, violences et voies de faits et abus d’autorité ». Les plaignants n’ont pas digéré que Charles Wrong les qualifie de « petit groupe de personnes sans foi, des hors-la-loi qui troublent l’ordre public, la quiétude sociale et la paix ». Ils ne lui pardonnent pas également les multiples arrestations « violentes » qu’ils ont subies. Le procès s’est ouvert ce jeudi 22 juin au TPI de Dixinn, mais l’audience a tourné court. Elle a été consacrée à la fixation de la consignation. Le juge, Ibrahima Sory II Tounkara, l’a fixée à un million de francs glissants, avant de renvoyer l’affaire au 23 juin, mais cette fois-ci à la Cour d’appel de Cona-crime.
Le ministre Charles Wright ne s’est pas présenté, il s’est fait représenter par ses avocats. Certains des plaignants, par contre, étaient présents à l’audience. C’est le cas de Foniké Menguè et de Mamadou Billo Bah. Leur avocat, maitre Salifou Béavogui, n’a pas apprécié la façon dont cette première audience s’est tenue. Il dit avoir des doutes quant à la neutralité du tribunal : « C’est comme si tout était arrangé avant qu’ils ne viennent dans la salle d’audience… Nous avons le sentiment que le droit ne sera pas dit dans cette affaire ». Me Béa dénonce la manière par laquelle la caution a été fixée. Selon lui, la « caution ne se décrète pas, on ne la fixe pas de façon unilatérale. Le juge vient dans la salle, il donne la parole quelques minutes aux parties, pour discuter du montant. Mais le tribunal est venu avec une décision toute prête. On n’a pas eu la possibilité de discuter de la caution et du délai de renvoi, alors que c’est un droit pour nous. Tout cela, c’est pour nous dire que l’affaire sera tuée dans l’œuf».
Mafanco, le commissaire de l’aéroport aussi boude
Le même 22 juin, une autre bataille judiciaire s’ouvrait au tribunal de première instance de Mafanco entre Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC et Naby Traoré, commissaire spécial de l’aéro-hangar de Gbessia. L’activiste accuse le flic d’être celui qui l’a empêché de sortir du bled quelques jours seulement après sa sortie du gnouf. Là aussi, le prévenu ne s’est pas pointé, laissant le choix à ses avocats de le représenter. L’audience a été consacrée à la caution, la partie civile la souhaitait à 500 000 francs glissants, le parquet à 2 000 000 gnf. Le juge coupe la poire en deux, il la fixe à un million de francs glissants et renvoie l’affaire au 13 juillet prochain, pour l’ouverture des débats. Me Béa met en garde le prévenu : « S’il ne se présente pas, un mandat d’amener sera délivré contre lui ». Qui vieillira verra !
Yacine Diallo