Le procès de l’artiste Jack Woumpack s’est tenu ce mardi 13 juin devant le tribunal de première instance de Coyah. S’il a reconnu les faits pour lesquels il est poursuivi et présenté des excuses, le parquet compte malgré tout requérir sa condamnation, pour avoir tenu des propos injurieux et discriminatoires à l’égard de la communauté peule.  

L’artiste, qui était placé en garde à vue depuis son interpellation le 9 juin, avait été déféré hier lundi devant le parquet du tribunal de première instance de Coyah. Ce dernier a décidé de le poursuivre suivant la procédure de flagrant délit, avant de le placer sous mandat de dépôt à la prison de ladite ville située à 50 km à l’est de Conakry. A sa comparution ce mardi à la barre, l’artiste a demandé pardon. Ce qui ne semble pas faire fléchir l’empereur des poursuites.

Almamy Sékou Camara, procureur de la République par intérim près le tribunal de première instance de Coyah : « Je me réjouis qu’il reconnaisse devant tout le monde qu’il n’est pas poursuivi à tort. C’est une première victoire pour le parquet dans sa poursuite.

Ma mission, c’est de veiller à l’application stricte de la loi, sur les citoyens et leurs biens. Le procès doit se poursuivre la semaine prochaine. En ce moment, je ferai mes réquisitions. Le simple fait de reconnaître l’acte ne veut pas dire que le procureur doit renoncer à sa poursuite ou violer la loi. Il y a des sanctions qui sont déterminées par la loi. Nous allons demander à ce que le tribunal entre en condamnation. Mais étant souverain, il peut en décider autrement. Nous ne pouvons que démontrer comment les propos du prévenu ont heurté la sensibilité, non pas seulement de la communauté peule, mais nationale. Nous allons requérir dans ce sens afin que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur. Libre au président d’apprécier nos réquisitions et les plaidoiries de la défense.

Le prévenu a été déféré hier lundi. Il n’est plus entre les mains des Officiers de police judiciaire. Il retourne à la maison d’arrêt jusqu’à la prochaine audience. »

Abdoulaye Pellel Bah

Envoyé spécial