Près d’un mois après leur sortie de prison, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Saïkou Yaya Barry vont enfin être fixés sur leur sort. Le tribunal correctionnel de Dixinn décide enfin de les juger à partir de demain, jeudi 8 juin.
Ils auront passé près de dix mois en détention à la Maison centrale de Coronthie pour finalement être libérés dans des conditions troubles, sous l’égide des religieux. Ces derniers, le département de la Justice ainsi que les responsables de l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie assuraient que le coordinateur national, le responsable des Opérations du FNDC et le secrétaire exécutif de l’UFR sortiraient du bled, sans aucune restriction. Mais à la première occasion, Ibrahima Diallo (chargé des opérations du FNDC) est bloqué à l’aéroport Gbessia sous prétexte que lui et ses compagnons d’infortune sont sous contrôle judiciaire. Un épisode dénoncé par les organisations de défense des droits humains et les avocats des intéressés. Maintenant, les autorités judiciaires semblent avoir pris la décision d’en finir avec le dossier. Le prési du tribunal de première instance de Dixinn a programmé leur procès au 8 juin. Sauf que Ibrahima Sory II Tounkara a décidé de délocaliser l’audience à la Cour d’appel de Cona-cris « pour des raisons de sécurité».
Ce procès vient à point nommé. Lassés d’être dans l’incertitude, les avocats de Foniké Menguè et Cie ont haussé le ton dans la matinée du 7 juin. Ils dénoncent une lenteur en ce qui concerne la programmation du procès de leurs clients : « Le 10 mai, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo Bah ont été remis en liberté, sans procédure, ni conditions, à charge pour eux de se présenter librement à l’audience correctionnelle du 15 mai 2023 pour l’ouverture de leur procès. Depuis lors, leur procès n’a jamais été organisé, alors que les poursuites judiciaires demeurent toujours devant la juridiction de jugement. Pendant ce temps, ils sont systématiquement empêchés de sortir du pays même pour des raisons de santé», lit-on dans la déclaration. Le collectif des avocats du FNDC rappelle que les concernés ont été brutalisés pendant leurs multiples arrestations. Cela aurait engendré, selon eux, des problèmes de santé qui nécessiteraient des évacuations à l’étranger : « Mais cela n’est possible qu’après la tenue de leur procès qui, de toute évidence, aboutira à leur relaxe».
Yacine Diallo