L’adjudant-chef Ibrahima Baldé avait à nouveau rendez-vous avec le tribunal criminel de Dixinn le 3 juillet. L’audience a été renvoyée à cause de l’absence des parties civiles.

Dans cette affaire, il est reproché à Ibrahima Baldé d’avoir utilisé une arme non conventionnelle dans un théâtre de maintien d’ordre. L’Adjudant-chef a été filmé à son insu, le 20 octobre 2022 à Bambéto, en train d’ouvrir le feu en direction d’un groupe de manifestants à l’aide d’un pistolet TT30. Après moults dénonciations sur la toile, il a été interpellé, inculpé pour «meurtre, atteinte à la vie, coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans l’intention de la donner» et écroué à la Maison centrale. Le procès s’est ouvert le 19 juin dernier, l’accusé réfute les accusations articulées contre lui, arguant qu’il a été contraint de «tirer en l’air», pour dissuader un «manifestant» qui avait une arme de fabrication locale et qui se préparait à leur tirer dessus.

L’audience de ce 3 juillet devait être consacrée à la comparution des parties civiles. Mais celles-ci ne se sont pas présentées, leur avocat non plus. Celui-ci a demandé un renvoi au motif que ses clients sont tous à l’intérieur du pays pour fêter l’Aïd-El-Kébir. L’avocat de la défense ne s’oppose pas, parce que «leur comparution peut aider à la manifestation de la vérité».

Le ministère public, lui, ne comprend pas que les parties civiles n’aient pas daigné se présenter : « Leur avocat m’a informé qu’ils ne sont pas à Conakry depuis la fête de Tabaski. Nous ne comprenons pas cela, parce que toutes les parties étaient présentes quand le tribunal renvoyait le dossier. Pour nous, on ne peut pas expliquer cette absence par la fête. Si vous prenez la décision de renvoyer, il faudrait que cela soit un ultime renvoi. Il faut qu’on avance».

Le juge Amadou Sy a renvoyé l’affaire au 17 juillet, pour la comparution des parties civiles.

Yacine Diallo