Le 10 juillet, deux immeubles R+5 en chantier, dans la Cité Nord-France, au quartier Simbaya 2, dans la commune de Matoto, se sont écroulés. On déplore sept victimes, dont cinq morts sous les décombres.
Le 11 juillet, le goubernement assure dans un communiqué que les deux immeubles écroulés ne sont point destinés aux logements sociaux, bien qu’ils soient bâtis sur un site de l’Agence guinéenne pour le financement du logement (Aguifil), Cité Nord-France. Ils étaient construits par un promoteur privé, dit-il. Le communiqué indique que le Premier ministre, Nanard Goumou, a observé une minute de silence en conseil interministériel à la mémoire des victimes et qu’il a pris des dispositions nécessaires pour porter assistance aux victimes et à leurs familles respectives. Alphonse Charles Wright, le ministre de la Justice, a ordonné l’ouverture des enquêtes judiciaires. Nanard Goumou invite le ministre de l’Habitat, Ibrahima Kalil Condé, à procéder au renforcement de la sécurité et au respect des normes de construction ainsi qu’au renforcement de l’inspection et du contrôle des chantiers en cours.
Ce 12 juillet sur Espace Fm, Ousmane Gawa Diallo, le porte-voix du goubernement, déclare que la construction des logements sociaux obéit à des critères. «On ne construit pas de logements sociaux comme on le fait pour le privé. Ce n’est pas le même mécanisme. Il y a la police d’assurance pour les logements sociaux, cabinet d’expertise et de suivi (…) C’est toute une procédure qui est en place.»
« Quelque chose n’a pas marché »
La Cité Nord-France est un site dédié aux logements sociaux. Mais, à croire le porte-voix du goubernement, ce n’est que 60% du site qui appartient à l’Etat et fait l’objet de logements sociaux. Que les 40% appartiennent au promoteur privé, proprio des immeubles effondrés. «Le promoteur construit des immeubles selon ses choix et en revend au prix qui le convient. Ceux écroulés n’étaient pas destinés aux logements sociaux », affirme Ousmane Gawal Diallo. Notons que le promoteur construit des immeubles et le revend à l’Etat qui en fait des logements sociaux. Selon Oussou Gaoual Diallo, les logements sociaux de l’Etat, en construction ou récemment inaugurés dans la zone de Simbaya, ont été évalués par le Bureau d’études, d’ingénierie, de conseils et de contrôle (BEICC), mandaté par Aguifil.
Concernant les deux immeubles écroulés, il déclare que les enquêtes établiront si le promoteur privé avait toute la documentation requise en matière de construction et de suivi. «S’il y a un drame, ce qu’il y a quelque chose qui n’a pas marché. Effectivement, tous les chantiers doivent faire l’objet d’inspection régulière. Mais pendant longtemps, on est restés sans contrôle, d’où la nécessité de rectification. On va voir qu’est-ce qui n’a pas marché. Est-ce que les inspecteurs qui sont passés auraient fermé les yeux sur des disfonctionnement ? Les enquêtes en cours situeront les responsabilités.»
Yaya Doumbouya