Après plusieurs renvois, Ibrahima Kassory Fofana a enfin été entendu le 11 juillet. L’ancien Premier ministre a répondu aux questions du juge Francis Kova Zoumanigui sur son lit de malade.

La Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) ne lâche pas Ibrahima Kassory Fofana. Le dernier Premier ministre d’Alpha Condé, poursuivi, entre autres, pour « corruption, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux…», est alité dans une clinique de la place depuis des semaines. Cela explique en partie ses absences répétées aux audiences. Le juge, Francis Kova Zoumanigui, a décidé d’auditionner Kassory sur son lit de malade. Il l’a entendu ce 11juillet, alors que ce dernier était sous « soins intensifs ».

L’audience aurait duré moins de deux heures, Kassory Fofana ayant du mal articuler, selon son avocat. Il aurait d’ailleurs répondu aux questions de la Cour à travers des gestes : «Nous avons assisté à l’exposé du médecin traitant sur l’état de santé de notre client. Des questions ont été posées au malade et à son médecin. La Cour a constaté à travers les réponses qu’il a données de façon gestuelle et verbale, que son état n’était pas des meilleurs. Kassory Fofana est dans la salle de réanimation, cela est dû à la dégradation de son état de santé », déclare Me Dinah Sampil, un des avocats de la défense. Selon lui, le président du Conseil exécutif provisoire du RPG arc-en-ciel n’est jusque-là pas en mesure de se tenir devant une barre : « A la lecture du monitoire, nous avons constaté que son rythme cardiaque est entre 89 et 95 par minute. Ce qui est déjà assez grave, la limite normale est de 60 à 75. Donc de 80 à 95, nous sommes au bord de la débâcle».

Le prévenu et ses conseils ont sollicité de la Cour son évacuation dans une structure sanitaire hors de la Guinée, histoire de bien soigner sa pathologie, « comme l’ont recommandé les médecins traitants. À date, il est sous perfusion et un dispositif de contrôle du rythme cardiaque est en place pour savoir s’il faut l’assister pour ne pas que la catastrophe se produise ».

L’affaire est renvoyée au 17 juillet pour permettre à la Cour de trancher sur cette demande d’évacuation.

L’ancien Premier ministre est en détention depuis avril 2022. Il a bénéficié de plusieurs ordonnances de mise en liberté conditionnelle. Le procureur spécial, Aly Touré, s’oppose systématiquement.

Yacine Diallo