L’affaire opposant l’ancien ministre des Télécommunication, Oyé-Oyé Guilavogui, au parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), s’est poursuivi ce 5 juillet à Conakry. Ses avocats (sans vinaigrette), qui se sont retirés du dossier, ne sont pas présent à l’audience. L’ancien ministre, poursuivi pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, est en taule depuis avril 2022.
A l’ouverture de l’audience, le pro-crieur, Moustapha Mariame Diallo, a demandé à la Cour d’écrire au Barreau de Guinée afin de commettre d’office des avocats (sans vinaigrettes) à l’effet d’assister Oyé-Oyé Guilavogui. «La commission d’office d’avocat s’impose. Nous vous demandons Monsieur le président la commission d’office en écrivant au Barreau. Au Barreau de nous répondre conformément à la loi 0014 qui réglemente la profession d’avocat en République de Guinée.» Une demande partagée par la partie civile (agent judiciaire de l’Etat). Finalement, le président Alassane Mabinty Camara, a renvoyé l’affaire au 12 juillet pour la commission d’office d’avocats pour assister Oyé-Oyé Guilavogui.
En outre, à l’audience du 14 juin dernier, les avocats de l’ancien ministre se sont retirés du dossier. «Nous estimons que le dossier est en train de prendre une autre tournure. On a l’impression que c’est le dossier d’Oyé Guilavogui contre les anciens travailleurs de la Société guinéenne des télécommunications (Sotelgui) frustrés par la liquidation de la société», dénonçait Me Saliflou-flou Béavogui. En clair, la défense s’oppose au défilé des témoins dans le dossier, voulant passer à la phase de réquisition et des plaidoiries.
Il est à préciser que l’ancien ministre des Télécommunications est accusé d’une gestion opaque d’un prêt chinois de cinquante millions de dollars ricains destinés à la relance de la Société. Ce qu’a rejeté l’accusé, jurant, la main sur le palpitant, n’avoir jamais vu la couleur du magot. Selon Huawei-Guinée, le sous-traitant ayant installé quelques-uns des équipements de la société, toutes les transactions financières se déroulées entre Huawei-Technologies et Eximbank, sous l’accord de l’Etat guinéen.
Toutefois, Moussa Keïta, ancien dirlo de la boîte, soupçonne l’ancien ministre des Télécommunications de s’être approprié de la gestion du projet de la relance de la Société, via un comité de gestion qu’il dirigeait.
Yaya Doumbouya