Les bouffe-la-craie du supérieur décident de mettre un terme à leur crève. L’annonce est tombée dans la matinée du 21 juillet. Les syndicaleux affirment que les autorités de la transition ont accepté de faire face à leurs revendications.
Trois jours ont suffi au Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, SNAESURS, pour tordre la main au CNRD et le contraindre à plier. Entré en crève générale et illimitée le 18 juillet, le SNAESURS a décidé d’arrêter le mouvement, du moins pour le moment. Le CRND a décidé, selon le secrétaire gênant dudit syndicat, Lansana Yansané, de satisfaire à toutes leurs revendications : « Les 11 points ont été passés en revue, tout a été satisfait. Nous remercions l’ensemble des enseignants qui ont observé le mot d’ordre de grève et les invitons à être vigilants par rapport à l’applicabilité de tous les points qui ont été acceptés dans le protocole ».
Lansana Yansané met en garde le goubernement contre toute roublardise. Il n’exclut pas un boycott de l’ouverture des classes, l’année prochaine, s’ils ne sont pas satisfaits : « Si les points ne sont pas satisfaits comme nous demandons, la grève n’est que suspendue. À l’ouverture, nous inviterons tous les enseignants et chercheurs à observer ce que nous aurons à lancer comme mot d’ordre ».
Les points de revendications étaient, entre autres, la signature sans délai du statut particulier et des textes d’application, du cadre unique de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation; l’engagement à la Fonction publique des contractuels des institutions d’enseignement supérieur et des centres de recherches; le respect de l’autonomie des institutions d’enseignement supérieur et des centres de recherche, l’inscription et la réinscription des étudiants par les institutions d’enseignement supérieur (IES); le reversement aux IES des frais d’inscription de l’année 2022-2023 en cours et la levée de la suspension des formations payantes dans les IES publiques; l’orientation des bacheliers dans les départements : langue anglaise, sociologie et lettres modernes de l’université de Labé; la régularisation de la situation administrative des engagés de 2005 à 2015; le financement, par le ministère, des voyages d’études des enseignants-chercheurs et chercheures; la promotion des enseignants-chercheurs aux grades académiques par les deux voies de reclassement et le reclassement des enseignants ayant le master; le déblocage des frais de soutenance des masterants et doctorants; le paiement des subventions des IES à temps pour permettre aux institutions et de payer les primes des contractuels, des chauffeurs et l’immatriculation des contractuels à la Caisse nationale de prévoyance sociale. Excusez du peu ! La crise n’est que reportée, apparemment.
Yacine Diallo