L’affaire de l’ancien Premier ministre, Ibrahima Cas-Sorry Fofana, contre le parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), a connu un nouveau rebondissement, ce jeudi 20 juillet.
Alors que le parquet et la partie civile tenaient respectivement à requérir et à plaider, la défense de l’ancien Premier ministre, absente de l’audience, a formulé des demandes, entre autres, la réouverture des débats. Cela en cours d’examen, des exceptions d’inconstitutionnalité soulevées par la défense, ont atterri dans les mains du prési, Francis Kava Zoumanigui. Ce sont des conclusions aux fins d’exception d’inconstitutionnalité tendant au sursis à statuer jusqu’à la décision de la Cour suprême. L’ordonnance de renvoi de l’ancien Premier ministre devant la chambre de jugement de la Crief avait été attaquée par ses avocats devant la Cour suprême qui n’a pas encore statué.
A l’audience du jour, la Cour a finalement ordonné « un sursis à statuer jusqu’à la survenance de la Cour suprême sur les exceptions soulevées et la transmission du dossier de la procédure » à la Cour suprême à cet effet. Ibrahima Cas-Sorry Fofana est poursuivi pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Il est hospitalisé à la clinique Pasteur depuis février dernier, où il a été auditionné le 11 juillet par la justice.
Le pro-crieur, Aly Touré, s’est opposé : «La défense devait être présente à l’audience avant de formuler des demandes ou des exceptions. Les demandes sont d’un prévenu qui refuse de comparaître. Monsieur le président, il faut être présent aux audiences pour pouvoir bénéficier des droits que le Code de procédure pénale confère. Mais, si vous ne vous présentez pas, vous ne pouvez pas vous en prévaloir. C’est impossible. Ces demandes ne sont pas censées être formulées par un prévenu qui refuse catégoriquement de venir à la barre.»
« On répondra à la défense »
Pour Me Amadou Baben Camara, de la partie civile (agent judiciaire de l’Etat), les exceptions soulevées par l’ancien Premier ministre sont de nature à « retarder la procédure. Le prévenu refuse de comparaître, donc tous les actes produits par ces avocats méritent d’être rejetés. Ibrahima Kassory Fofana ne peut pas rester ailleurs, refusant de comparaître et que ses avocats viennent à la Cour pour parler en son nom.»
L’avocat (sans vinaigrette) promet que la partie civile répliquera aux conclusions tendant aux exceptions soulevées par la partie adverse. «Même le parquet devrait y répliquer, parce que c’est toute la procédure qui est concernée. Nous sommes un peu déçus, parce que nous étions préparés pour la plaidoirie. Nous voyons qu’ils jouent au dilatoire. On répondra à leurs exceptions, même si elles ne tiennent pas la route. On est obligé ! »
Yaya Doumbouya