Le président sénégalaid, son Excellence Maquis Sale, a joué les Hemingway pour enfin permettre à ses compatriotes de respirer à pleins poumons. Ils n’en avaient pas eu l’occasion depuis au moins 2021, préoccupés qu’ils étaient par un éventuel troisième mandat de leur président de la république. Comme l’écrivain américain, le prestidigitateur politique de Dakar a gonflé à bloc le paysage électoral gorgui pour le vider d’un trait, à la suite de son fameux discours du lundi 3 juillet 2023. La date est à retenir, le continent africain et sa démocratie chancelante en ont semblé sortir… groggy. A des degrés bien divers, dès lors qu’il s’agit d’aller, ou non, à un troisième mandat, quels qu’aient été les résultats des deux premiers.
Faute d’espace et de temps, on va limiter, pour le moment, le survol des observations sur le discours de Macky Sall à ce trio de pays de la CEDEAO : Guinée, Sénégal et Côte d’Ivoire. Quoi que l’Afrique entière soit concernée, partiellement et collectivement. A tout saigneur, tout voleur. Commençons par nous-mêmes, charité bien désordonnée oblige. La Guinée et ses Guinéens ont toujours été les victimes expiatoires du 3è mandat. Celui du 18 octobre 2020 aura battu le record de surdité et d’aveuglement devant l’Histoire, la morale, le moral et le bon sens. L’injustice et l’assassinat gratuit de citoyens innocents ont toujours ponctué la marche irréversible vers l’échec de nos régimes successifs depuis l’indépendance. Alpha Condé est allé jusqu’à faire accompagner les cortèges funèbres au cimetière de Bambéto par des surdoses de gaz lacrymogène. Ne comptait plus aux yeux du «Mandela guinéen, doublé de l’Obama africain» que sa victoire cent bavures à sa présidentielle illégale. A présent, les Guinéens ont tout le loisir d’envier leurs voisins sénégalais qui n’ont compté leurs morts que par dizaines. Alpha Grimpeur n’aura dû en tirer les premières leçons que sous les terribles images post de lui exposé, débraillé, devant les éléments des Forces spéciales du Colonel Mamadi Doumbouya pendant le coup d’État salvateur du 5 septembre 2021. Il ne pouvait difficilement en être autrement, le bon Sorbonnard qu’il était, a toujours agi « sans aucun état d’âme,» comme il aimait à le répéter.
Pour les Ivoiriens, il est absolument normal que l’étonnement le dispute à l’incertitude. Le discours de Maquis Sale ressemble à s’y méprendre à celui par lequel Alassane Ouattara avait renoncé au 3è mandat et désigné son successeur en la personne de Gon Coulibaly. Une cascade de deuils à la tête de la Primature «l’obligea» à briguer son mandat actuel. Aucune des 28 millions d’âmes qui peuplaient le pays à l’époque n’était apte à le remplacer.
Les Sénégalaids, comme un seul homme, doivent se lever, lever les bras vers le ciel, la tolérance, le pardon et la maturité politique, à fleur de peau. Pour aider le Président Sall à se sortir du Maquis plus propre que jamais. Comme il l’a promis dans son discours à la nation, le 3 juillet 2023. C’est carrément un devoir. Sous nos cieux, la politique, sûr, vit de promesses !
Diallo Souleymane