Après deux semaines de pause, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a repris ses assemblées générales hebdomadaires le 8 juillet. Fodé Oussou Fofana, un des vice-présidents du parti a officié. Au menu, l’épineuse question des plaques d’immatriculation et des permis de conduire, les faux diplômes dans l’administration CNRD, les inspections des partis politiques par le MATD…

Les détenteurs d’engins roulants devaient se procurer des nouvelles plaques d’immatriculations et des nouveaux permis de conduire avant le 30 juin dernier, au risque de se faire sanctionner par la police. Repoussé une première fois en décembre 2022, ce délai a encore été prorogé au 31 juillet 2023. Le gouvernement justifie le report par le retour des pèlerins de la Mecque. Mais la réalité est qu’il a fait machine arrière face à la frustration des détenteurs d’engins et des troubles engendrées par la décision. Les propriétaires d’engins roulants dénoncent un prix exorbitant fixé « unilatéralement». Une colère saine, selon Fodé Oussou Fofana : « Est-ce que le Guinéen lambda a les moyens de se munir d’un permis de conduire ? Quelqu’un qui a 400 000 gnf par mois, comment peut-il avoir un permis ? Les détenteurs d’engins avaient déjà des plaques d’immatriculation et des permis, ils avaient payé de l’argent. Si l’Etat veut changer, c’est à lui d’assumer, en leur donnant d’autres plaques. On peut obliger quelqu’un qui a du mal à manger deux fois par jour à payer 1 200 000 gnf ? C’est inacceptable dans un pays pauvre, nous ne sommes pas d’accord», a-t-il affirmé.     

Le récent rapport de l’Inspection générale d’Etat est encore sur toutes les lèvres. Un pan de ce rapport traite des faux diplômes au sein de l’administration publique. Le Vérificateur général a beau affirmer que les cadres concernés par ces « faux diplômes » ont été nommés sous l’ère Alpha Condé, Fodé Oussou n’est pas convaincu. Il demande au CNRD de les extirper et de les punir : «Ceux qui ont fait des faux diplômes doivent être dénoncés. On doit avoir la liste, les dénoncer pour que plus jamais dans ce pays, un Guinéen se permette, pour avoir des postes de responsabilité, d’envoyer des faux diplômes. Qu’ils soient nommés au temps d’Alpha Condé ou par le CNRD, il y a eu des faux diplômes quand-même. Il faut que les intéressés soient dénoncés et emmenés dans le camp militaire de Kaléah pour qu’ils comprennent qu’on ne doit pas mentir». 

Le Ministère de l’Administration du territoire de la décentralisation (MATD) veut mettre de l’ordre au sein de la classe politique. Il a rendu public le résultat de l’inspection qu’il a effectuée entre mai et juin dernier. Mory Condé, le chef du département menace de sévir contre les partis politiques qui ne sont pas encore en règle ou qui se « refusent » à tout contrôle. Le vice-président de l’UFDG, lui, demande de commencer par les « micro partis » qui rôdent autour du CNRD : «Il ne faut pas perdre du temps, le ministre doit commencer par les partis politiques qui sont au Palais, en train de danser, de dire qu’un parti politique est égal à un parti politique. Ils n’ont de parti politique que de nom. Il faut commencer par ceux qui vous demandent d’exclure les leaders des grands partis politiques. C’est mieux que de se mettre à rechercher le siège de l’UFDG. Quel Guinéen ne connait pas l’UFDG ? Ou alors organisez les élections, vous n’entendrez plus parler d’eux».  

Certains partis politiques membres de l’ANAD auraient décidé de claquer la porte. Ils ne trouveraient plus leur compte au sein de l’alliance. Un non-événement pour Fodé Oussou Fofana : « Je vous demande humblement de ne pas commenter le départ d’aucune personne. Quand ils ont envie de quitter, ils ne quittent pas comme ça. Ceux qui veulent quitter trouveront des arguments…avant que Cellou Dalein Diallo ne soit président, c’est Dieu qui nous débarrassera de tous ceux qui ne sont pas pour nous».

Yacine Diallo