La 63ème scission ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a pris fin le 9 juillet à Bissau. Lors de la rencontre, les dirigeants ouest-africains ont fait le point sur les transitions en Guinée, au Mali et au Burkina Façon. Concernant la Guinée de Doum-bouillant, l’Organisation déplore un « manque de coopération » avec son médiateur Thomas Boni Yayi. Elle a exhorté la Guinée «à ne pas faire obstruction au travail des médiateurs» et a exigé plus de « transparence et d’inclusivité », dans la gestion de la transition.
À Cona-cris, le Comité de pilotage, suivi-évaluation de la mise en œuvre du chronogramme de la transition s’est retrouvé en sa 2è scission de travail 72 heures après, soit le mercredi 12 juillet. À l’issue de la réunion, Ousmane Gaoul Diallo, porte-voix du gouvernement a réagi à la déclaration de la CEDEAO qu’il juge « normal ». Selon lui, la Cedeao « est dans son rôle », mais que la Guinée fait l’effort d’agir « dans la transparence, en toute responsabilité. Lorsque vous assistez un pays, vous apportez toujours votre part d’exigence. Ce qui est tout à fait normal. Mais dans les rapports de collaboration que nous avons, il ne faut pas prendre cela comme quelque chose d’abusé. Nous faisons des opérations et nous sommes à la deuxième session du Comité de suivi-évaluation du chronogramme. C’est important qu’on partage les points d’évolution avec nos partenaires techniques et financiers, avec les pays membres de la Cédéao et toutes les organisations qui viennent en appui à la Guinée pour faire en sorte que la transition se déroule dans le meilleur délai », déclare Ousmane GawaDiallo.
La déclaration de la CEDEAO n’est pas une attaque
Selon le ministre porte-voix, également ministre des Postes, Télécoms et l’économie numérique, les participants à la session du Comité de pilotage ont exprimé leur satisfaction «par rapport au résultat que nous avons présenté dans la transparence et qui montre que nous sommes en avance sur le calendrier. » La « bonne foi des autorités de la transition » se vérifierait par le fait que des actions prévues pour septembre prochain sont déjà réalisées. Selon le ministre, les menaces de la Cedeao sont « un rappel de notre responsabilité, ce n’est pas une exigence nouvelle de dire que les choses doivent se faire dans la transparence… Nous ne prenons pas les déclarations de la Cedeao comme une attaque contre la Guinée ou comme un motif d’aller encore plus vite. Pour nous, c’est de faire notre responsabilité ».
En plus de la transparence, la Cedeao a insisté pour le respect du calendrier des 24 mois convenus, pour boucler la de transition en Guinée. L’institution brandit des sanctions sévères. Ce qui ne serait pas la peine, à en croire le sinistre Mory Con-dé. Le CNRD serait en avance dans le processus d’exécution des dix points du chronogramme de la transition. «Il ressort clairement de nos discussions que le gouvernement guinéen est beaucoup plus en avance sur le processus du retour à l’ordre constitutionnel en fonction du délai initialement établi dans le compromis dynamique avec la CEDEAO». Il appuie ses arguments par les deux avant-projets de loi sur le recensement à vocation d’état-civil et d’identification des personnes physiques qui seraient validés et transmis au CNT. « Ce travail devrait intervenir seulement à partir du 18 août prochain », indique Mory Con(.)dé.
Sur la bonne voie
La CEDEAO était représentée à cette rencontre par son Représentant résident, Louis Blaise Aka-Brou. Il se dit convaincu de l’évolution du processus et espère que les 24 mois de transition seront respectés « à la lettre », par les autorités guinéennes. « Les différents rapports que nous avons eus à écouter nous laissent entendre que nous sommes sur la bonne voie et que le processus se porte bien. Les délais sont en passe d’être respectés. Il y a un certain nombre d’étapes à franchir, pour respecter les 24 mois de transition conclus entre la Guinée et la CEDEAO. Nous avons validé les propositions faites par le Comité technique et nous sommes heureux que le processus se déroule normalement ». Amen !
Abdoulaye Pellel Bah