Le 18 août, l’avocat des héritiers de feu Abdourahmane Diallo était en conf de stress pour mettre les points sur les ‘’i’’ dans le dossier concernant Asmaou Diallo. Maître B’bomby Mara dénonce une machination ourdie par le mystère de la Fustige et certains robins à la Cour d’appel de Cona-cris.
Dame Asmaou Diallo a été condamnée, le 25 juillet dernier, à un an d’emprisonnement dont dix mois avec sursis pour « faux et usage de faux et abus de confiance », et conduite à la prison civile de Labé. Une peine qui ne satisfait ni la défense ni la partie civile, encore moins le ministère public. La prisonnière et son dossier sont transférés à Cona-cris avec une célérité qui pose question. Elle était déjà dans la capitale le 6 août, alors que d’autres condamnés peuvent attendre des mois voire des années avant de voir leur appel se matérialiser. Me M’bomby Mara dénonce une main noire : « Une machine est derrière le dossier de la procédure». L’avocat s’en prend aussi à son con(.)frère de la défense qui, selon lui, n’aurait pas joué franc-jeu : « J’ai été surpris d’apprendre qu’il m’a assigné en référé pénal devant le premier président de la Cour d’appel le 9 août. Ce dernier ne peut pas connaître une affaire au fond tranchée par une juridiction de jugement. Il s’est déclaré incompétent».
La décision du Barreau foulée au sol
Le même 9 août, la même affaire était aussi inscrite au rôle d’audience de la chambre correctionnelle de la Cour d’appel, alors qu’on est en vacances judiciaires. L’avocat de la partie civile cherche à savoir comment on en est arrivé là. Un substitut général l’envoie balader et le défend de bouder l’audience. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats, qui a interdit aux hommes en robes de faire inscrire des affaires aux rôles d’audience pendant ces vacances, est sollicité, il interdit à l’avocat de la défense de plaider. Ce dernier passe outre : « Mon confrère m’a confirmé l’appel du Bâtonnier, je pensais que l’affaire était réglée. Mais à ma grande surprise, madame Asmaou Diallo est libérée sans examen du dossier au fond. Cela s’est fait à mon absence et l’absence des clients ». Me M’bomby Mara décide alors de traduire son con(.)frère devant le Conseil de l’ordre pour violation d’un arrêté ordinal : « Je devais le faire pour sauvegarder les intérêts de mes clients». L’avocat en veut aussi à la juge qui a libéré dame Asmaou à la Cour d’appel, il n’exclut pas d’intenter des une action contre elle : « J’ai le droit d’exercer un recours contre elle et sa composition». Il se demande d’ailleurs pourquoi cette juge n’a pas fait objet de suspension comme pour les deux magistrats de Labé : « Le ministre doit obligatoirement la suspendre. Mais il y a un deux poids deux mesures dont seuls le ministre et son cabinet peuvent exliquer».
Depuis sa mise en liberté, la prévenue ne cesserait de menacer la mère des plaignants. Pour Me M’bomby Mara cela arrive non seulement à cause de la légèreté de la peine en première instance, mais aussi du fait qu’elle ait un soutien de poids : « A travers le cumul d’infractions, cette dame devrait prendre trois ans de prison ferme. Pour la réparation civile, il a aligné 30 millions de francs guinéens, le montant est dérisoire compte tenu du préjudice subi par les parties civiles. Elle a juré de faire du mal à la pauvre veuve, mais elle me trouvera sur son chemin.
Dans cette affaire, 11 parcelles sont en jeu que feu Abdourahmane Diallo aurait acquis dans les années 2000. Ce sont ces titres de propriété qu’Asmaou Diallo cherche à s’arroser. Elle aurait également mis la main sur le compte bancaire du défunt, en bloquant les documents administratifs de son frère, falsifiant la signature de sa veuve. Au lendemain du décès de Abdourahmane Diallo. Un conseil de famille est institué pour tenter de la ramener à la raison. En vain ! Dame Asmaou n’aurait cessé de clamer qu’elle ne gardait aucun titre de propriété par devers elle. Des religieux et notables de Labé ont été sollicités. Sans succès ! Les plaignants n’auraient connu l’emplacement des domaines que la prévenue leur a fait croire qu’elle les utilise pour rembourser des dettes contractées par leur père. Mais devant le juge du TPI de Labé, elle a sorti une fausse attestation de cession. Aujourd’hui, l’inimitié est telle que les deux parties qui vivaient autrefois dans la même cour, ont séparé leurs concessions par un mur.
Yacine Diallo