Des militaires putschistes ont déclaré mercredi avoir mis «fin au régime» du chef de l’État gabonais.
Le président du Gabon Ali Bongo Ondimba est «en résidence surveillée» entouré de sa famille et de ses médecins et l’un de ses fils a été arrêté, notamment pour «haute trahison», ont annoncé mercredi les militaires auteurs d’un coup d’État dans la matinée. «Le président Ali Bongo est gardé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins», selon un communiqué lu à la télévision d’État par les militaires du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI).
Noureddin Bongo Valentin, fils et proche conseiller du chef de l’État, Ian Ghislain Ngoulou, directeur de cabinet de M. Bongo, Mohamed Ali Saliou, son directeur de cabinet adjoint, Abdul Hosseini, un autre conseiller de la présidence, Jessye Ella Ekogha, conseiller spécial et porte-parole de la présidence ainsi que les numéros un et deux du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) de M. Bongo «sont arrêtés», a poursuivi le colonel de l’armée qui avait lu dans la nuit le communiqué annonçant que des militaires mettaient «fin au régime».
Ils sont arrêtés notamment pour «haute trahison contre les institutions de l’État, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants», a-t-il précisé.
Général porté en triomphe
Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine (GR), garde prétorienne du président déchu Ali Bongo Ondimba, a été porté en triomphe mercredi par des centaines de militaires quelques heures après un coup d’État, aux cris de «Oligui président», dans des images retransmises par la télévision d’État.
Cette vidéo passait en boucle à la fin d’un communiqué lu par un colonel entouré d’officiers de la GR, la plus puissante unité de l’armée gabonaise, annonçant que M. Bongo était «en résidence surveillée» quelques heures après l’annonce de sa réélection au terme de 14 années au pouvoir.
Condamnation et préoccupation
«La France condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon», a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, en indiquant que Paris «surveille avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation».
La diplomatie française «réaffirme son souhait que le résultat de l’élection, lorsqu’il sera connu, puisse être respecté», a ajouté M. Véran lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres.
De son côté, la Russie a déclaré être «très préoccupée» par la situation en cours au Gabon. «La situation au Gabon est un sujet de profonde préoccupation» et «nous surveillons de près ce qui s’y passe», a déclaré mercredi à Moscou à des journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
AFP