Depuis trois semaines, des nounous se réclamant du Parti de l’unité et du progrès (PUP) de feu Fory Coco, manifestent pour réclamer le départ du prési du parti, Faux-dé Bangoura.

Les nounous du PUP dénoncent la gestion de leur parti et soupçonnent leur prési de l’avoir vendu à la junte militaire au pouvoir. Les grognardes ont été plusieurs fois empêchées d’accéder au siège du parti, sis au quartier Camayenne (Dixinn). La crise qui perdure a engendré une autre réclamation, celle d’organiser un congrès. Kaba Samory, membre et fils d’un des fondateurs du PUP s’est mêlé dans la danse. Il dit ne plus reconnaître Faux-dé Bangoura à la tête du parti et réclame un congrès. « Ce que nous demandons est purement juridique. Parce que tous les partis sont régis par des textes. Fodé Bangoura a mis un système qui est en train de gangrener le parti, il l’a transformé à un parti ethnique ». Kaba Samory dit qu’il se bat pour qu’il y ait de l’alternance au sein du PUP. Faux-dé Bangoura a fini son mandat il y a déjà 3 ans 3 mois. « Nous demandons le congrès pour redynamiser le parti afin qu’il puisse retrouver sa place d’antan sur l’échiquier politique national ». Ce frondeur pense que la rumeur d’éventuelle vente du parti est une manipulation. Mais pour lui, le débat n’est pas sur la vente ou pas du PUP. « Nous parlons de la restructuration du parti. Que le chef soit élu à l’unanimité, parce que l’harmonie qui était au sein du parti n’est plus là. Notre fronde est liée à l’organisation d’un congrès. Depuis le régime d’Alpha Condé, cela fait 15 ans que le parti ne s’est pas présenté à une élection en Guinée. Le parti n’a aucun élu, Fodé Bangoura a étouffé le parti. Nous n’allons pas nous asseoir, observer le parti que nos parents ont créé mourir à petit feu ».

Du berger à la bergère

Réaction des responsables du PUP : « C’est avec indignation que nous avons suivi certains détracteurs méconnus de nos structures politiques, se permettant de parler au nom des jeunes et des femmes de notre parti. Après lecture, analyse de ces textes et la sortie médiatique de ces détracteurs, la Direction nationale du parti a fait la mise au point sur certains de ces articles ». Ils soulignent que le PUP a traversé des périodes les plus difficiles de son histoire. Les dirigeants du PUP s’interrogent sur l’utilité de ceux qui les diffament aujourd’hui dans les médias, ces derniers temps. Avant de dire qu’il a fallu que des filles et fils loyaux se donnent les mains, pour relever le défi et faire revenir le PUP sur l’échiquier politique Guinéen. « Pour la petite histoire, en 2017 les mêmes détracteurs et leurs commanditaires avaient raconté que le PUP a été vendu au fils du professeur Alpha Condé à  13 000 000 000 de francs guinéens, 10 pickups et 30 motos. Nous ne sommes que victimes d’une campagne de déstabilisation, diffamation et d’insultes sous toutes les formes ».

Accusé de communautariste, le PUP répond à ceux qui l’affirment qu’ils ne maîtrisent pas les textes fondamentaux qui régissent le parti. Il les invite à s’informer et de se former. Parce que « le PUP n’est ni communautariste, ni régionaliste ni ethnocentriste, il est tout simplement un parti national ouvert à tout Guinéen qui croit à sa philosophie politique et son programme ». Selon eux, les grognards agissent pour le compte de personnes tapies dans l’ombre, pour déstabiliser le PUP. « Force est de reconnaître que cet acharnement médiatique, cette désinformation systématique a pris l’allure d’une propagande de mauvais goût. Quelle que soit la volonté affichée d’occulter le rôle éminent joué par l’actuelle Direction nationale sur les réalisations et les avancées positives, les actes posés par cette équipe resteront toujours ». Victime selon elle d’acharnement, la direction du parti apporte son soutien à Faux-dé Bangoura. « Notre cher président nous invite à l’unité et à la concorde au sein de tous les organismes du parti, de la base au sommet : nous devons tous nous mobiliser pour la sauvegarde des acquis démocratiques, de la paix et de l’unité ».

A savoir si cet appel va dissiper l’ire des mécontents.

Ibn Adama