Pour exiger le retour de Mohamed Bazoum au pouvoir au Niger, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a donné une semaine aux putschistes, lors de son sommeil extraordinaire du 31 juillet. Faute de quoi, elle menace de recourir à la force pour les chasser et rétablir Bazoum, renversé le 26 juillet. Les réactions se multiplient.
Aboubacar Soumah, prési du parti la Guinée pour la démocratie et l’équilibre (GDE), en exil au Sénégal, est favorable que la Cédéao use de la force, pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger. Il s’est exprimé sur les ondes de FIM FM ce 2 août. «Nous sommes sur quelle planète ? On qualifie un coup d’Etat de bon et l’autre de mauvais ! Tous les coups d’Etat sont mauvais. Si nous continuons avec la situation qui prévaut dans la région, nous, hommes politiques qui avions tout laissé pour faire la politique, ce sera difficile. Nos armées habillées, nourries, logées et équipées par l’argent du contribuable, prennent les armes contre les peuples et les institutions. La conséquence qui s’imposerait est que personne ne devrait désormais passer par les partis politiques pour conquérir le pouvoir, car on pourrait l’avoir par les armes et que chacun n’a qu’à s’armer. C’est une chose à ne pas faire ou encourager. »
Le leader du GDE indique que la Cédéao aurait pu prendre des initiatives, comme ce fut le cas de la Sierra Leone avec Ahmed Tedjan Kabah en mars 1998, renversé par un putsch. «La Cédéao s’est réunie et a confié le problème à la Guinée, avec le président Lansana Conté. Et le président Kabah avait été réinstallé dans ses fonctions.» Aboubacar Soumah dit que « les petits militaires bambins qui viennent là, c’est juste une question d’ambition. Ils ne savent rien faire, ne peuvent rien apporter. Ils vont mélanger tout, détruire tout. La Cédéao, à un moment donné, était presqu’à l’agonie. Mais si elle s’en sort de la situation au Niger, cela pourrait redorer son blason. Il faut déloger ces putschistes au Niger et veiller au respect strict des chronogrammes des transitions en Guinée, au Mali et au Burkina Faso. A défaut, on les déloge également. Il faudrait que la Cédéao sorte ses muscles, maintenant », soutient-il.
Yaya Doumbouya