A l’assemblée générale hebdomadaire de ce 19 août à Gbessia (Matoto), le bureau politique national du Rpg arc-en-ciel, a dénoncé l’inapplication des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) contre la junte guinéenne.
Dans un éditorial, le Rpg arc-en-ciel estime que la multiplication des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest entrave l’enracinement de la démocratie, ainsi que la construction d’Etats de droit, «générateurs de stabilité socio-économiques et de prospérité équilibrée.»
Le bureau politique «attire l’attention des dirigeants de la Cédéao sur le deux poids deux mesures en ce qui concerne le cas de la République de Guinée. La transition de notre pays que subissent les Guinéens est en train de devenir la plus longue de l’histoire des transitions en Afrique. Toute la série de sanctions contre les putschistes guinéens aucune n’a été appliquée, ce qui confirme le deux poids deux mesures », déclare Hadja Diaka Diakité, membre du bureau politique. Elle invite la Cédéao à prendre toutes les dispositions pour corriger cette situation dans les jours à venir « afin de mettre fin aux calvaires » des Guinéens.
Pour rappel, le gel des avoirs, l’interdiction de voyager pour les responsables de la Transition, sont, entre autres, des sanctions émises par la Cédéao contre la junte guinéenne. Mais, cela n’empêche aucunement certains membres de la junte de voyager, y compris Mamadi Doumbouya, le Président de la Transition.
Le Rpg arc-en-ciel invite militants et sympathisants à s’appuyer sur la communauté internationale, mais aussi de compter sur eux-mêmes afin d’atteindre leurs objectifs à court terme, notamment le retour au pouvoir d’Alpha Condé. «Dans le cas contraire, nous nous acheminerons vers la consolidation des coups d’Etat dans l’espace Cédéao. Il ne servira à rien d’organiser des élections à coup de millions de dollars dans nos États, si un soldat peut remettre tout en cause avec des arguments fallacieux de refondation », flingue Hadja Diaka Diakité.
« Manipulations, harcèlements »
Le Rpg arc-en-ciel appelle à une prise de conscience au sujet de l’incarcération des cadres du parti par «une justice qui n’a plus de respect pour la dignité humaine.» Et de dénoncer les « manipulations procédurales et les harcèlements » dans les dossiers Ibrahima Kassory Fofana (ancien Premier ministre), Amadou Damaro Camara (ancien président de l’Assemblée nationale), Mohamed Diané (ancien ministre de la Défense nationale), Oyé Guilavogui (ancien ministre de l’Environnement) et Ibrahima Kourouma (ancien ministre de la Ville et de l’aménagement du territoire). Ils sont poursuivis notamment pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, au gnouf depuis avril 2022.
Le parti estime que «les manipulations procédurales et les harcèlements visibles dépassent la limite ». Il invite à leur libération «pour la paix et pour une transition paisible.»
Yaya Doumbouya